La rencontre de l’Euro entre la Hongrie et la France se disputera samedi (15h) devant plus de 60.000 personnes. Parmi les onze villes-hôtes de la compétition, seule Budapest accepte 100% de spectateurs. Une volonté de Viktor Orban.
Une chaleur écrasante avec des températures avoisinant les trente degrés. Et un public hostile. Très hostile, même. C’est le programme qui attend les Bleus samedi à Budapest pour leur deuxième match de l’Euro face à la Hongrie (15h). « Il va y avoir de l’ambiance, de la couleur, a prévenu vendredi Hugo Lloris. Les Hongrois seront portés par leur public. »
C’est vrai, et c’est un euphémisme. Car quatre jours après avoir battu l’Allemagne devant près de 12.000 personnes à l’Allianz Arena de Munich, dont environ 2.450 supporters tricolores, l’équipe de France va se frotter à un tout autre décor dans la capitale hongroise. La Puskas Arena, inaugurée il y a deux ans, c’est le seul stade de la compétition qui offre une jauge de 100%. Autrement dit, plus de 60.000 spectateurs seront en tribunes pour pousser Adam Szalai et sa bande. Un monde parallèle.
Même si le champ lexical de la guerre est souvent utilisé à outrance quand il est question de football, Lucas Hernandez ne s’est pas trompé en parlant d’une « bataille » à venir à Budapest. « Ce sera un super match avec une ambiance incroyable. Je pense qu’il faudra tout donner sur le terrain et aller chercher la victoire dès le début, a-t-il insisté jeudi. Le stade sera plein et ce sera à nous de nous adapter et de rester concentrés dès la première minute. »
Malgré une situation sanitaire encore fragile en Europe, l’UEFA a exigé des onze villes-hôtes qu’elles accueillent du public, une demande liée en partie aux recettes attendues de la billetterie. Face à cet impératif, Bilbao et Dublin ont préféré jeter l’éponge. D’autres villes ont adopté des jauges raisonnables comme Munich, qui a promis à l’UEFA des gradins remplis à 22% à chaque rencontre, les autres villes naviguant plutôt entre 25% et 50%. Seule Budapest accepte 100% de spectateurs. Une volonté de Viktor Orban, évidemment.
Un pays durement touché par la pandémie
Pour le dirigeant souverainiste de la Hongrie, il était impensable de ne pas voir la foule se masser dans la Puskas Arena, ce stade flambant neuf sorti de terre dans le cadre d’un programme national de construction et rénovation des enceintes sportives. La Hongrie a pourtant l’un des pires taux de mortalité au monde depuis l’irruption de l’épidémie de coronavirus (310 morts pour 100.000 habitants environ, selon les chiffres de l’AFP). Mais pour Orban, aucun doute, son pays est « le plus sûr d’Europe ».
Certes, la Hongrie affiche un des taux de vaccination les plus élevés de l’Union européenne, dont elle est le seul membre à utiliser les produits russe Spoutnik et chinois Sinopharm. Mais c’est également un des pays des plus durement touchés par la pandémie. D’après l’AFP, le Pérou est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 576 décès pour 100.000 habitants, suivi par… la Hongrie (310). De quoi interpeller alors que le pays persiste à n’imposer aucune jauge pour l’Euro.
Lors d’une conférence de presse ce vendredi, la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi exprimé son inquiétude : « Je pense qu’il est important que nous continuions à être très vigilants (…) et cela vaut en particulier pour les grandes manifestations, a-t-elle estimé. C’est bien par exemple qu’à Munich il y ait 14.000 fans qui puissent se retrouver, bien sûr. Mais quand je vois des stades remplis dans d’autres pays d’Europe, je suis un petit peu sceptique et je me demande si c’est la bonne réponse à la situation actuelle. Nous ne pouvons pas faire comme si l’épidémie était passée. » Comme mesure sanitaire, chaque supporter voulant accéder à la Puskas Arena doit présenter une preuve de vaccination ou un test PCR négatif pour les étrangers. Le port du masque n’est en revanche pas obligatoire.
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