A l’évocation du tirage au sort de la Coupe du monde en décembre dernier, les joueuses de l’équipe de France n’ont pas été saisies d’un grand vertige à l’idée de défier la Norvège dans leur groupe. Six mois plus tard, les Bleues se méfient certes des Norvégiennes, avant leur deuxième match de poule mercredi (21h à Nice), mais peut-être pas autant que si Ada Hegerbeg avait été présente.
« Si les gens ont un problème, ils viennent m’en parler »
La milieu de terrain de l’OL, première femme Ballon d’or, n’a pas été convoquée pour cette épreuve. Elle s’est mise en retrait depuis 2017 en raison de divergences avec la Fédération, qui lui avait reproché son manque d’investissement lors d’un Euro raté (3 défaites). « J’attends que si les gens ont un problème avec moi ou mon attitude, ils viennent m’en parler directement, avait-elle répondu. Et personne ne l’a fait. »
« It’s all about sticking to your values, to who you are. »
Ada Hegerberg reflects on her decision to sit out the #FIFAWWC in an exclusive interview with FOX Sports. pic.twitter.com/3mnlzu2hLg
— FOX Soccer (@FOXSoccer) June 8, 2019
Les deux positions ne se sont pas rapprochées depuis. « Je ne vais pas donner envie à Hegerberg de revenir! », s’était amusée Amandine Henry, capitaine des Bleues et coéquipière de la Norvégienne à Lyon quelques instants après le tirage. Quintuple championne de France et quadruple vainqueur de la Ligue des champions, Hegeberg regrette surtout le manque de moyens pour le football féminin en Norvège et la différence de traitement avec l’équipe masculine.
« Si l’équipe nationale veut atteindre les objectifs et les résultats que l’encadrement a fixés, ça nécessite selon moi des améliorations dans plusieurs domaines, à la fois dans la planification, dans l’exécution et dans le suivi », avait-elle expliqué. Le sélectionneur Martin Sjögren a souligné que le contact était rompu tout en respectant sa décision.
En décembre dernier, elle avait confirmé sa position sur Canal+. « J’ai bien donné mes raisons à la fédération, c’était important pour moi de prendre cette décision et de continuer ma carrière au plus haut niveau. » A défaut d’être sur le terrain, elle mène une autre vie pendant ce Mondial en étant consultante pour TF1. Son absence suscite quelques critiques, comme celles de l’international norvégien, Martin Odegaard.
Son transfert à Lyon a agi comme un déclic
Son transfert à Lyon en 2014 lui a fait prendre conscience de la différence de traitement dans son pays à l’inverse de ce qui se fait à l’OL, où elle est la joueuse la mieux payée du monde (400.000 euros par an, devant ses coéquipières Amandine Henry et Wendie Renard). « C’est le respect que nous avons et le fait que nous sommes égaux en termes de conditions, des terrains que nous avons, le fait de manger dans la même cantine et de vraiment participer au club avec l’équipe masculine, confiait-elle à ESPN. Les gens restent longtemps ici parce qu’ils adorent ça, ils ont une vie confortable ici, ils peuvent vivre du football et joueur au plus haut niveau. » Si l’absence de Hegerberg lors du Mondial est de taille, l’investissement et la réussite de Jean-Michel Aulas dans le football féminin épargneront aux Bleues une adversité plus corsée, mercredi.
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