Ce n’était pas glorieux. Qualifiée pour l’Euro 2020 avant même le coup d’envoi de la rencontre, grâce à la contre-performance islandaise en Turquie (0-0), l’équipe de France a eu de grandes difficultés à obtenir la victoire contre la modeste sélection de Moldavie (2-1). Étonnamment menés au score par cette 175e nation au classement FIFA, les Bleus ont longtemps été sans inspiration dans le secteur offensif.
Sans pour autant être capital, ce succès a toutefois le mérite de permettre aux champions du monde de prendre la tête du groupe H à une journée de la fin des éliminatoires. Avec deux points d’avance sur les Turcs, les Tricolores seront assurés de finir à la première place en cas de victoire dimanche contre l’Albanie (20h45).
Une ouverture du score concédée bêtement
La soirée au Stade de France a commencé par une belle douche froide. Dès la 9e minute, la Moldavie a réussi à ouvrir le score sur une action pourtant anodine. Sur un long ballon, qui aurait simplement dû être une vaine tentative de prendre l’arrière garde française de vitesse, Clément Lenglet s’est mis en difficulté en ratant deux têtes pour se dégager à l’entrée de la surface.
Pas vraiment aidé par un défaut de communication avec l’habituel gardien numéro deux Steve Mandanda, le défenseur du FC Barcelone, d’ordinaire irréprochable, a alors perdu dans la foulée son duel avec le milieu de terrain Vadim Rata qui s’est offert son premier but en sélection.
Des lacunes dans l’animation offensive
Le quatuor offensif titulaire n’a pas rendu sa meilleure copie. En première période, il s’est montré incapable de créer des décalages et a semblé pendant longtemps sur un faux rythme. Avant la pause, Olivier Giroud n’avait touché que très peu de ballons exploitables malgré sa volonté de fatiguer la charnière adverse, Antoine Griezmann ne parvenait pas à se placer correctement pour influer sur le jeu, Kingsley Coman a été peu en vue et Kylian Mbappé a accumulé les déchets avec un jeu stéréotypé sur son aile droite.
Ces défauts ne sont pas inédits et ce n’est pas anodin si l’égalisation provient d’une tête de Raphaël Varane, opportuniste sur un coup franc après un contact litigieux entre Olivier Giroud et le gardien adverse (35e). Il s’agissait alors du cinquième but consécutif des Bleus inscrit sur coups de pied arrêtés. Une statistique qui met implicitement en exergue les difficultés des Bleus à faire la différence sur les attaques placées, en particulier face à des blocs compacts et regroupés comme celui de la Moldavie.
Giroud répond toujours présent
« On manque de mouvements, c’est trop statique. (…) Il faut être plus généreux, avoir plus de mouvements et de percussion », a d’ailleurs reconnu Didier Deschamps à la mi-temps, devant les caméras de M6. Un recadrage suivi d’une meilleure seconde période dans l’animation offensive. Les joueurs ont su montrer nettement plus dangereux dans les derniers mètres et cherché à semer plus rapidement la zizanie dans la zone de vérité.
C’est en allant au plus près des défenseurs adverses que Lucas Digne est allé chercher le penalty victorieux transformé par Olivier Giroud (79e). Un but (encore une fois sur phase arrêtée) important pour l’attaquant de 33 ans, dont la place dans le groupe est de plus en plus remise en question compte tenu de son cruel manque de temps de jeu à Chelsea. Mais avec les Bleus, son efficacité est impeccable: sept buts sur ses dix dernières apparitions.
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