L’expérience hors-norme des Américaines
Il faut le dire tout de suite, les Etats-Unis sont la nation la plus titrée du football féminin avec trois Coupes du monde (un record), et quatre titres olympiques (un autre record). Certaines joueuses retenues dans le groupe en France étaient du dernier sacre mondial en 2015 face au Japon comme Alex Morgan, Megan Rapinoe, Tobin Heath ou Carli Lloyd (auteur d’un triplé en finale face au Japon). Les Américaines en veulent encore plus et leur parcours en poule (3 victoires, 18 buts inscrits, 0 encaissé) en dit long sur les ambitions.
La gestion en cas de but américain
Meilleure buteuse de l’histoire de l’équipe de France, pionnière des joueuses françaises aux Etats-Unis et ancienne consultante pour France Télévisions, Marinette Pichon suit encore de très près l’équipe féminine américaine. Pour elle, les Bleues devront apprendre à composer en cas de but adverse. « Ce qui pourrait nous déstabiliser c’est d’être mené au score, explique l’ancienne attaquante, qui va partir entraîner au Québec. Depuis plusieurs rencontres, on n’a plus l’habitude d’être mené au score. On a toujours mené au tableau d’affichage. On maîtrise le jeu, la possession de balle, les schémas et on le fait assez bien. Ça pourrait être une difficulté.
Ce qui pourrait nous faire mal c’est que leurs joueuses talentueuses soient au top de leur forme. J’entends une Alex Morgan parce qu’on attend d’elle toujours plus, que Megan (Rapinoe) soit un poison sur le côté que Horan ou Ertz distillent les ballons au milieu de terrain dans le bon timing et qu’on n’arrive pas trouver la solution pour les prendre. Et devant, on a ce problème de carence. »
Les Américaines ont un banc très fort
Depuis le début de la compétition, la sélectionneure Jill Ellis se permet le luxe de laisser Carly Lloyd, star de l’équipe, sur le banc. L’incarnation d’une grosse force de frappe pour les Américaines qui comptent sur une belle profondeur de banc, à l’inverse de Corinne Diacre qui ne s’appuie que sur 13 ou 14 joueuses. « Elles ont une longueur de banc qu’on n’a pas », atteste Marinette Pichon.
Le mirage de la dernière victoire des Bleues
En janvier dernier, l’équipe de France a infligé sa seule défaite aux Etats-Unis (3-1) lors de ses 41 derniers matchs. Un motif d’espoir autant que la qualification laborieuse pour les quarts de finale après une victoire poussive face à l’Espagne (2-1). Pour Marinette Pichon, ce serait un piège se focaliser sur le succès de janvier en amical.
« On reste sur un point positif avec une victoire 3-1 mais ce n’était pas l’équipe-type, souligne l’ancienne joueuse de Philadelphie (2002-03) et des Wildcats New Jersey (2004). Il y a un avantage psychologique mais vendredi, les compteurs seront remis à 0 et ça va être une guerre. Et les Américaines sont formatées pour gagner. C’est ce qu’on nous inculque quand on arrive sur le territoire américain: le travail et la gagne. »
https://rmcsport.bfmtv.com/football/france-etats-unis-voici-les-principales-menaces-pour-les-bleues-1721777.html