L’équipe de France va affronter la Belgique, ce jeudi à Turin (20h45), dans le dernier carré de la Ligue des nations. Pour la première fois depuis la tête de Samuel Umtiti en demi-finale du Mondial 2018. Sur fond de revanche et d’animosité grandissante entre les Bleus et les Diables Rouges.

Un concert de klaxons anime le centre de Bruxelles. Dans la chaleur du début d’été, une foule compacte squatte le pavé pour hurler sa joie. Embrassades, câlins et poings levés. La liesse est collective, intense, spontanée. En ce 28 juin 2021, les supporters belges sont sortis dans la rue pour célébrer… l’élimination de l’équipe de France à l’Euro! Au terme d’un match hollywoodien, les partenaires de Kylian Mbappé viennent de se faire sortir par la Suisse (3-3, 5 tab à 4). De Liège à Bruges, en passant par Gand ou Anvers, l’euphorie est nationale chez nos voisins du nord.

La plupart ont opté pour le chambrage, mais d’autres vont plus loin, à l’image de ces drapeaux bleu-blanc-rouge brûlés dans la capitale. Trois ans après la Coupe du monde, les Belges s’offrent une sorte de revanche par procuration. Et confirment la rivalité grandissante entre les deux nations. Un antagonisme qui a pris racine dans la démarche de Samuel Umtiti, le 10 juillet 2018 à Saint-Pétersbourg, lors de cette fameuse demi-finale (1-0). En marquant de la tête l’unique but de la rencontre, le défenseur des Bleus a déclenché une immense vague de frustration dans le plat pays.

Le drapeau belge synonyme de « seum »

Après la rencontre, les stars des Diables Rouges, persuadées d’avoir mieux jouer, ont affiché leur 64% de possession et leur déception. En taclant directement leurs adversaires (qui ont pourtant tenté dix frappes de plus qu’eux), dans un mélange d’agacement et de mauvaise foi. « Je préfère perdre avec cette Belgique que gagner avec cette France », a lâché Eden Hazard. « On perd contre une équipe qui n’est pas meilleure que nous, et qui ne joue pas », a surenchérit Thibaut Courtois, qui confiera même avoir « éteint la télévision à la 94e minute pour ne pas voir les Français célébrer leur titre » le soir de la finale.

De quoi entraîner une avalanche de moqueries dans l’Hexagone. Les détournements de Courtois ont inondé les réseaux sociaux durant plusieurs mois. Le drapeau belge est même devenu un temps synonyme de « seum ». C’est peu dire que les Diables Rouges ont eu les oreilles qui sifflent. Au point de nourrir une réelle rancœur envers les Français, leur équipe et leurs supporters.

Des retrouvailles très attendues à Turin

« Le seum dans le pays, c’est normal aussi, a expliqué Hazard début 2019 dans France Football. Si, lors du prochain Mondial, on gagne et que vous perdez, vous aurez le seum aussi. Comme vous l’avez eu après avoir perdu contre le Portugal (1-0 en finale de l’Euro 2016, ndlr). Le seum fait partie du foot. » Thomas Meunier, l’ancien défenseur du PSG désormais à Dortmund, l’a rappelé au printemps dernier, en affirmant que gagner l’Euro était « plus valorisant » que remporter la Coupe du monde…

C’est dans ce contexte électrique que la France et la Belgique vont se retrouver pour la première fois ce jeudi à Turin, en demi-finale de la Ligue des nations (20h45). Même si les uns et les autres ont tenté de relativiser les choses avant ce choc, il sera bien question de revanche dans l’antre de la Juventus. Vu qu’une finale est en jeu, il y aura forcément un vainqueur. Et ses supporters ne se gêneront pas pour chambrer copieusement les perdants. Les réseaux se tiennent prêts à pimenter l’affaire. En cas de duel musclé ou d’accrochages entre joueurs sur la pelouse, la rivalité sportive entre la France et la Belgique pourrait encore monter d’un cran. Et devenir l’une des plus fortes d’Europe.

Pas d’animosité particulière avant 2018

L’antagonisme dépasse déjà parfois le cadre du rectangle vert, comme Julian Alaphilippe a pu s’en rendre compte la semaine dernière. A l’heure d’aller chercher son deuxième titre de champion du monde, le puncheur français a dû composer avec l’hostilité du public belge à Louvain. Une situation assez nouvelle. Avant la demi-finale de 2018, les deux équipes s’étaient déjà affrontées à 73 reprises balle au pied depuis 1904 (le plus souvent en amical). Sans animosité apparente. Il faut dire que les voisins n’ont pas toujours brillé par le passé.

Entre deux épopées enivrantes, les Bleus ont aussi connu de gros trous d’air dans leur histoire. Hormis leur parcours au Mondial 1986 (où ils ont été battus dans le match pour la 3e place par… la France), les Belges, eux, n’ont jamais vraiment flambé avant le milieu des années 2010. Au niveau du palmarès, les Bleus (deux Coupe du monde, deux Euro) ont un net ascendant sur les Diables Rouges, toujours en quête de leur premier trophée majeur. Les France-Belgique disputés dans un tournoi important ont d’ailleurs tous été remportés par les joueurs de l’Hexagone, à l’image du 5-0 en demi-finale de l’Euro 1984 (avec un triplé de Michel Platini).

La Belgique en tête du classement Fifa

Il a fallu attendre la génération des Eden Hazard, Kevin De Bruyne et Romelu Lukaku pour que les Belges puissent regarder les grandes équipes dans les yeux. Y compris la France. Au point de se hisser en tête du classement Fifa, qu’ils occupent aujourd’hui avec trois rangs d’avance sur les coéquipiers d’Hugo Lloris (4es). Une place qui fait d’eux les favoris de ces retrouvailles en terre italienne. A défaut d’être champions du monde…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/equipe-de-france/france-belgique-comment-est-nee-la-rivalite-entre-les-deux-voisins_AV-202110060189.html

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