Des licenciés en baisse, des compétitions annulées la saison dernière ou suspendues cette saison: le football français a largement souffert de la pandémie. Et ce n’est pas le sauvetage de la Coupe de France pour les amateurs, opéré par la Fédération avec l’aval du ministère des Sports et malgré le couvre-feu, qui va remonter le moral des troupes. Car organiser des rencontres dans les ligues, avec un protocole sanitaire draconien, est surtout très compliqué à mettre en place pour des clubs gérés par des bénévoles déjà gagnés par la lassitude, et pour des joueurs sans compétition.

Si certains clubs ont accueilli cette décision avec optimisme, malgré les difficultés pour s’entraîner, les autres ont dû mal à avaler la pilule. Et se posent de nombreuses questions face aux risques de blessures après une si longue inactivité. Tout un contexte particulier autour du retour de la Coupe de France, qui pourrait bien s’inviter dans la course à la présidence de la Fédération française de football (FFF).

Un calendrier mis à mal

A ce jour, quatre candidats se sont déclarés pour l’élection qui aura lieu le 13 mars prochain. Une date décalée en raison de la crise sanitaire et d’un calendrier bousculé par le premier confinement. Les élections régionales, aussi, ont été reportées pour les districts (37 nouveaux présidents) et les ligues (deux nouveaux, peut-être trois avec l’Occitanie). Ne reste plus que deux présidents à nommer dans les territoires, celui de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes et d’Occitanie, dont les élections sont programmées ce samedi.

Pour la présidence de la FFF, Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue de football professionnel (LFP) de 2002 à 2016, a été le premier à faire connaître sa candidature. Puis Michel Moulin, président délégué de Blois (N2) et ancien directeur sportif du PSG en 2008, a confirmé en début d’année ses intentions, à grand renfort de sorties médiatiques remarquées. Est arrivé ensuite Jean-Pierre Mapolin, responsable d’entreprises liées au football et très impliqué dans le football ultramarin, qui avait tenté sa chance à la LFP en 2016 puis en 2020 sans pour autant obtenir les parrainages nécessaires.

Jamel Sandjak réfléchit à sa liste

Et pour clôturer le bal, le président sortant Noël Le Graët a officialisé jeudi dernier son souhait de repartir pour un tour. Ils sont donc quatre à avoir pour objectif de mettre sur pied la liste la plus crédible possible, avant le 12 février prochain, date de dépôt. Une liste de douze personnes (dont la tête de liste) dans laquelle la seule obligation est d’avoir trois femmes. Le reste s’apparentant davantage à de la politique, en essayant d’avoir la meilleure représentativité du monde amateur (63 % des voix) et professionnel (27% des voix). Toutes les personnes listées doivent être licenciées depuis au moins six mois avant la date de l’élection, et leurs noms déposés au siège de la Fédération accompagnés de dix parrainages.

Jamel Sandjak, très courtisé par Noël Le Graët et Frédéric Thiriez avec lesquels il discute une présence sur leur liste respective, n’a pas encore pris de décision même si sa jonction avec le président sortant semble plus que probable. L’actuel président de la Ligue Paris-Île-de-France se donne encore quelques jours pour se positionner avec l’idée, pourquoi pas, de monter sa propre liste 100% football amateur. Il a d’ailleurs évoqué le sujet lundi soir en visio-conférence avec plus de cinquante clubs de sa ligue. Si Noël Le Graët est bien rodé dans cet exercice, le président sortant et favori à sa propre succession va, lui, certainement renouveler quelque peu son potentiel comité exécutif.

Keller, Aulas, Henriques… la liste de Le Graët se dessine

Pour ce qui concerne la partie féminine de sa liste, Brigitte Henriques ou encore Laura Georges y seraient maintenues. Se murmure également l’arrivée d’Hélène Schrub, directrice générale du FC Metz. Concernant la partie des professionnels, les présences de Marc Keller et de Jean-Michel Aulas, respectivement présidents de Strasbourg et de Lyon, sont toujours d’actualité. Reste maintenant à faire des choix pour ce qui concerne la représentativité des ligues régionales et des districts. Pour les autres candidats, la difficulté réside dans le fait d’attirer sur leur liste des référents des territoires et des clubs pros. De ceux qui peuvent presque leur garantir des voix, puisque la gouvernance actuelle donne la préférence aux grands électeurs, et non pas aux 15.000 clubs de football en France.

Le tour de France en présentiel ou au téléphone de Frédéric Thiriez, de Michel Moulin ou de Jean-Pierre Mapolin, pour les parrainages et la constitution de leur liste, est un moment important dans la pré-campagne électorale. Ils utilisent, aussi, les réseaux sociaux pour faire passer leurs idées au-delà des traditionnels courriers ou courriels, afin de se déclarer. Comme l’a fait Jean-Pierre Mapolin avec son projet, « L’alliance des acteurs du football ». Une chose est sûre, le football amateur et surtout la FFF n’ont jamais attiré autant de candidats.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/fff-les-quatre-candidats-a-la-presidence-se-preparent-dans-un-contexte-particulier-2031316.html

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