L’équipe de France, qui n’a gagné la compétition qu’une fois, en 1988, attaque ce mercredi face au Danemark (21h) la première phase de l’Euro Espoirs. Avec l’ambition et le potentiel pour aller au bout.
Dans l’immense palmarès du football tricolore, voilà une anomalie assez gênante. Malgré des générations en or, l’équipe de France n’a remporté qu’une seule fois l’Euro Espoirs. C’était il y a trente-trois ans. Avec Bruno Martini, Eric Cantona, Laurent Blanc ou encore Franck Sauzée. Depuis, les Bleuets n’ont connu qu’une litanie d’échecs. Ils n’ont parfois même pas atteint la phase finale.
Comme en 2003 alors que Raymond Domenech avait réquisitionné en barrages Philippe Mexès et Djibril Cissé, déjà régulièrement appelés chez les A. Comme en 2007 malgré la présence de Steve Mandanda, Samir Nasri et Karim Benzema. Comme en 2013 lorsque des joueurs d’Erick Mombaerts avaient cru bon de s’offrir une virée nocturne à Paris entre deux matchs décisifs. Plus récemment, lors de la dernière édition de l’Euro Espoirs en 2019, la France de Mattéo Guendouzi avait été sortie en demi-finales par les Espagnols, futurs vainqueurs de la compétition.
Deux ans plus tard, le milieu du Hertha Berlin et ses camarades peuvent légitimement espérer prendre leur revanche. L’équipe de France de Sylvain Ripoll attaque cette semaine la première phase d’un Euro découpé en deux morceaux en raison de l’épidémie de coronavirus et d’un calendrier international pour le moins chargé. La phase de groupes se disputera jusqu’à la fin du mois en Hongrie et en Slovénie. Les deux premiers de chaque groupe – il y a en quatre – se qualifieront pour la phase finale programmée du 31 mai au 6 juin. Pour les Bleuets, c’est le début d’un marathon avec trois matches en moins de huit jours : face au Danemark (ce mercredi à 21h), la Russie (dimanche 21h) et l’Islande (mercredi 18h). Trois premières étapes pour un groupe qui peut et doit viser le titre au vu des forces en présence. Sylvain Ripoll en est conscient : « On a une équipe avec beaucoup de potentiel. Il y a beaucoup d’attentes et on en est satisfait. »
Qualifiés grâce à un parcours quasi-sans-faute en éliminatoires (neuf victoires, une défaite), ses joueurs n’ont rien à envier sur le papier aux Espagnols, aux Allemands, aux Anglais, aux Portugais ou aux Italiens. Ripoll a même l’embarras du choix pour constituer son onze avec de nombreux éléments titulaires dans de grosses écuries européennes. De Wesley Fofana (Leicester) à Aurélien Tchouaméni (Monaco), en passant par Jules Koundé (FC Séville) et Boubacar Kamara (OM). Sans oublier ceux qui ont déjà été convoqués par Didier Deschamps comme le capitaine Mattéo Guendouzi (Hertha Berlin), Eduardo Camavinga (Rennes) et Jonathan Ikoné (Lille). Du beau monde. Et des problèmes de riche pour leur sélectionneur. Même sans Moussa Diaby (Covid-19) et Houssem Aouar (alerte musculaire), contraints de déclarer forfait, l’escouade française impressionne. Bien sûr, les les autres nations restent talentueuses. Il faudra notamment surveiller l’Espagne de Brahim Diaz (AC Milan), le Portugal de Trincão (FC Barcelone) et l’Angleterre de Callum Hudson-Odoi (Chelsea), entre autres.
La conviction de pouvoir « accomplir quelque chose de très grand »
Et puis le passé des Bleuets a montré qu’additionner les talents n’était pas toujours synonyme de résultats brillants. Il faut bien plus que cela pour trouver la bonne alchimie. Mais au-delà de leurs qualités individuelles, ces Bleuets semblent convaincus de leur force collective. « On a une magnifique génération, avec un super staff, de très bons joueurs avec beaucoup d’expérience au haut niveau pour la plupart. Certaines générations précédentes ne s’étaient pas qualifiées alors qu’elles avaient aussi de très bon éléments, qui ont réalisé de très belles carrière, avec des trophées, certains sont devenus champions du monde. Mais on ne doit pas penser à ce qui s’est passé les années précédentes. On sait que cet Euro va être très dur, comme il y a deux ans. Notre groupe est très compliqué. Restons concentrés sur nous-mêmes, donnons le maximum sur le terrain. J’ai pleinement confiance dans cette génération et en ses qualités. On a vraiment l’objectif d’aller le plus loin possible. On s’est mis la barre très haut car on a la conviction de pouvoir accomplir quelque chose de très grand », rappelait cette semaine Mattéo Guendouzi. Il faudra pour cela répondre présent d’entrée.
Et ne pas trop penser à la phase finale. Là encore, elle sera particulière puisque chaque nation aura la possibilité d’annoncer une liste de joueurs qui pourra être différente de la phase de groupes. Mais avant cela, l’objectif est de débuter par une victoire face au Danemark, emmené notamment par Jacob Bruun Larsen, milieu d’Anderlecht passé par le Borussia Dortmund et meilleur passeur des qualifications (sept passes décisives). Méfiance, donc.
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