Solide et joueuse depuis le début de l’Euro 2021, l’Italie défie ce samedi soir l’Autriche (21h) en huitièmes de finale, à Wembley. Avec l’envie de continuer à marquer les esprits.
Place aux choses sérieuses. Loin de son Stadio Olimpico, où elle a eu la chance de disputer ses trois premiers matchs, l’Italie défie ce samedi soir l’Autriche, à Wembley (21h), en huitième de finale de l’Euro 2021. Une affiche qui doit lui permettre, avant de retrouver – normalement – la Belgique ou le Portugal en quarts, de s’affirmer encore un peu plus comme l’une des équipes favorites pour la victoire finale, le 11 juillet prochain.
« C’est beau de retourner à Wembley. Mais notre espoir est surtout d’y retourner plus tard », a même glissé cette semaine Roberto Mancini, preuve que cette Nazionale assume de plus en plus ses ambitions, aussi fortes que légitimes au vu de ses progrès accomplis depuis sa non-qualification pour la Coupe du monde 2018. Ce renouveau est porté en grande partie par Mancini, arrivé il y a trois ans au chevet d’une sélection malmenée par son prédécesseur Gian Piero Ventura et qui a su regagner l’amour du public en misant sur une équipe rajeunie et emballante, loin des stéréotypes habituels et de la tradition surtout défensive des Azzurri.
La folle série
Avec Mancini, et même sans véritable star, l’Italie a retrouvé du jeu et de l’assurance, au point d’attaquer l’Euro en restant sur 27 matchs sans défaite. Cette série s’est encore allongée grâce au parcours royal accompli en phase de groupes par Gianluigi Donnarumma et ses camarades. Un début de tournoi sans le moindre accroc, avec trois victoires, sept buts et pas un seul encaissé. La Turquie et la Suisse ont été balayées avec la même fougue (3-0 à chaque fois), et les « coiffeurs » se sont chargés d’entretenir cette confiance face aux Gallois (1-0).
Mancini en a profité, au passage, pour entrer dans l’histoire du football italien en égalant un record d’invincibilité vieux de plus de 80 ans : 30 matchs sans défaite (25 victoires, 5 nuls), comme Vittoro Pozzo entre 1935 et 1939. Comme si ça ne suffisait déjà pas à faire trembler ses adversaires, l’Italie reste également sur onze matchs gagnés sans encaisser de but. Sans jamais bétonner. Sans jamais renier ses principes.
« On est confiant dans le chemin qu’on a entamé »
Au contraire, pressing haut, transitions rapides, mouvement perpétuel, succession de passes courtes et maîtrise du rythme sont les premiers ingrédients de cette équipe. Son jeu résolument offensif, avec une volonté évidente de garder le ballon, séduit et impressionne. Et commence (vraiment) à faire peur.
Pour le sélectionneur de l’Autriche Franco Foda, l’Italie est même, pour le moment, « l’équipe la plus impressionnante » de cet Euro. « Elle a été très convaincante pendant son premier tour, a-t-il souligné en conférence de presse, évaluant à seulement « 10% » les chances de sa sélection d’atteindre les quarts de finale. L’Italie a bien su aller de l’avant, elle a été bonne dans le jeu de position mais aussi en contres. On devra donc faire attention à ne pas faire de fautes dans la construction. » Senol Günes, le sélectionneur la Turquie, ne disait pas autre chose après la claque reçue par ses hommes en ouverture de l’Euro.
« On espérait un autre résultat mais l’Italie a été dominatrice, reconnaissait-il. Elle a maîtrisé le terrain et le ballon. On voulait tenir le ballon, mais l’Italie l’a eu et nous a asphyxié avec son pressing et un rythme élevé. » Même privée de certains éléments (Nicolo Zaniolo, Lorenzo Pellegrini…), l’Italie a su se trouver une ligne directrice dans le jeu et une belle régularité dans les résultats. La greffe a parfaitement pris entre des éléments d’expérience (Leonardo Bonucci, Georgio Chiellini, Marco Verratti, Jorginho, Ciro Immobile) et des gamins à l’avenir radieux (Nicolo Barella, Manuel Locatelli, Federico Chiesa…). Mais l’heure n’est pas à l’euphorie. « On est confiant dans le chemin qu’on a entamé. Mais si on abaisse, ne serait-ce qu’un instant, notre attention et nos sacrifices, on devient une équipe normale », a prévenu Bonucci. Après un premier tour sans fausse note, le plus dur commence pour l’Italie. Loin de ses bases, et avec la perspective d’affronter bientôt un cador. Pour en savoir plus sur ses ambitions.
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