Après les excuses, la démission. Carlos Cordeiro a annoncé son départ de la présidence de la Fédération américaine de football (USSF) après la polémique qui a accompagné les arguments avancés par la Fédération dans le procès intenté par la sélection féminine. Les coéquipières de Megan Rapinoe, championnes du monde 2019, poursuivent US Soccer pour réclamer l’égalité des salaires.
Le site Buzzfeed a révélé cette semaine la défense polémique des avocats de la Fédération, justifiant la différence salariale entre les sélections masculine et féminine en évoquant des différences importantes « de responsabilité ». Elle a avancé « l’hostilité des fans adverses » pour l’équipe masculine qui n’est « pas du même niveau que celle que doit affronter l’équipe féminine lorsqu’elle essaie de se qualifier pour un tournoi important ». Elle s’est aussi embarquée sur le terrain glissant des écarts physiques entre les deux sexes: « Peu importe à quel point Katie Ledecky (championne de natation américaine, ndlr) est incroyable, elle ne battra jamais Michael Phelps. »
Le président d’US Soccer avait présenté ses excuses dans un premier temps, avant de finalement payer de sa personne la position de la Fédération et la pression des sponsors, demandant des comptes après cette polémique. « Ce fut un privilège incroyable d’avoir été président du football américain, a déclaré Cordeiro dans un communiqué. Ma seule et unique mission a toujours été de faire ce qui est le mieux pour notre Fédération. Après des discussions avec le Conseil d’administration, j’ai décidé de démissionner, avec effet immédiat. »
Cordeiro a admis qu’il n’avait pas examiné les documents judiciaires controversés déposés lundi par les avocats de la fédération. « Si je l’avais fait, je me serais opposé au langage qui ne reflétait pas mon admiration personnelle pour nos joueuses ou nos valeurs en tant qu’organisation », a-t-il assuré.
« S’il est gratifiant qu’il y ait eu un tollé aussi assourdissant contre la misogynie flagrante de l’USSF, la culture et les politiques sexistes supervisées par Carlos Cordeiro ont été approuvées pendant des années par le conseil d’administration de directeurs de l’USSF, a réagi Molly Levinson, porte-parole de l’équipe féminine dans un communiqué. Cette institution doit changer et soutenir et rémunérer les joueuses de manière égale. » Le verdict est désormais attendu fin mai si les deux parties ne parviennent pas à un accord avant.
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