Selon le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, l’arrêt définitif de la Ligue 1 va se traduire par une catastrophe économique, va provoquer des pertes de plus de 900 millions d’euros, va amener à des faillites et à une crise sans précédent.

Le dirigeant lyonnais pourrait rajouter une étude commandée par l’ECA, le syndicat européen des clubs, qui lui chiffrerait à plus de 4 milliards le coût de la pandémie et des stades à huis clos. Certainement, le péril guette et le crash approche. Le football est en danger.

La bourse comme indicateur d’une certaine stabilité

Vraiment? Car un élément relativise quelque peu les inquiétudes et les propos alarmistes: la bourse. En effet, depuis le début du confinement, malgré la crise sanitaire couplée à la crise économique, malgré l’arrêt des activités et la suspension des championnats, les cours financiers n’ont pas terriblement chuté.

Et ils sont un indicateur pertinent de la santé et de la trajectoire des marchés, ils sont un ‘signal’, selon les termes de l’économiste américain Eugène Fama, prix Nobel d’économie en 2013 pour ses travaux sur l’efficience des marchés financiers. Dans cette théorie, la variation des titres serait un excellent indicateur pour connaître la véritable situation des entreprises, un moyen objectif de connaître et d’estimer les perspectives futures, le ‘prix vrai’.

Et à ce niveau, le football ne semble pas ou peu impacté. En Europe, on connaît plus d’une vingtaine de clubs cotés en bourse, dont la Juventus, l’Olympique Lyonnais, le FC Porto ou le Besiktas. Un indicateur, le STXEFtball, regroupe tous les titres et suit conjointement leurs évolutions. En début de confinement, il était lourdement tombé, comme d’ailleurs toutes les cotations, de 52%. Début mars, la catastrophe était palpable.

Seulement, toujours d’après la théorie d’efficience des marchés financiers, il semblerait que les investisseurs aient été rassurés et aient repris confiance en la capacité du football, et de ces clubs, à tenir, à se relever, à se relancer. Ils ne se sont pas inquiétés du modèle économique du football et n’ont pas cru à une remise en cause. Les demandes d’achat de titres ont augmenté et l’évolution du STXEFtball a augmenté, de 36% entre le 24 mars et le 27 mai.

Aujourd’hui évalué à 108,10 euros, l’indice des clubs cotés en bourse a connu une longue période de stagnation, sans hausse ni baisse forte, malgré le prolongement de l’épidémie. Cette situation indiquerait donc un certain calme voire une probable confiance accordée au football. Les investisseurs estimeraient que le ballon rond ne devrait pas s’écrouler, donc ils ne vendent pas leurs titres, mais qu’il ne devrait pas non plus repartir de plus belle dans les prochaines semaines, d’où une absence d’achat.

Autrement dit, selon les investisseurs et autres boursicoteurs, pas de péril en la demeure, mais pas non plus de rebond à l’horizon, une grande modération finalement.

La Juventus tient, l’OL s’écroule

En détail, il est d’ailleurs intéressant de constater que le cours de la Juventus suit une trajectoire relativement stable. Après une baisse de 44% dès le début de crise du coronavirus, le titre a bondi de 46%, à 1 euro et est aujourd’hui valorisé à 0,868 centimes d’euro. Il en valait 50 centimes en mars dernier.

Finalement, le seul grand club coté en bourse inquiété, dont sa cotisation ne cesse de baisser, malgré une conjoncture financière plutôt favorable est… l’Olympique Lyonnais. A cause des déclarations alarmistes de son président Jean-Michel Aulas, qui effraieraient les marchés financiers, ou parce qu’un danger existe réellement, le titre a perdu 33% depuis le début du confinement et connaît toujours une trajectoire négative.

Il y a un mois, l’action OL Groupe valait 2,23 euros, elle n’en vaut plus que 2,10 à présent. Ainsi, si l’on adhère à la théorie d’efficience des marchés financiers, l’économie du football se stabiliserait mais Lyon serait bel et bien dans la panade…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/et-si-la-bourse-donnait-des-signes-rassurants-sur-la-situation-du-football-europeen-1920842.html

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