Champion du monde en 2018, Adil Rami érige la vie de groupe comme un fondement incontournable dans les grandes compétitions. Il regrette qu’elle se soit effritée lors de l’Euro avec les Bleus et explique quel rôle il aurait pu tenir avant le 8e de finale face à la Suisse.
Il n’avait pas joué une seule minute lors du sacre mondial en 2018. Mais Adil Rami a souvent été loué pour son sens du collectif dans le groupe de l’équipe de France. Un rôle « d’ambianceur » qui a servi de ciment vers la quête commune du titre mondial. Le défenseur, désormais consultant pour RMC Sport, regrette que cette alchimie se soit un peu effritée lors de l’Euro 2021, achevé à la surprise générale en 8e de finale face à la Suisse (3-3, 5 tab 4), lundi. Des tensions entre familles ont même éclaté en tribunes à l’issue de la séance de tirs au but.
« Les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est important d’avoir un bon karma »
« C’est dommage d’en être arrivé là, avec des petites embrouilles de famille, regrette Rami, mercredi sur RMC. J’attache énormément d’importance à l’énergie et l’ambiance dans le groupe. Ce genre d’embrouilles, ça impacte le groupe. Les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est important d’avoir un bon karma. On est quand même une famille. Certes cette équipe de France a beaucoup de talent, mais le plus important, c’est le coeur. A partir du moment où tu sens ces petits problèmes, ça t’impacte sur le terrain. »
L’ancien joueur de l’OM, qui évolue actuellement à Boavista, estime que le groupe disposait de leaders lors de cette compétition, malgré la perte de certains cadres comme lui ou Blaise Matuidi depuis 2018. « Le sélectionneur est un leader et il y a des mecs intelligents, assure-t-il. Pogba a fait pour moi un magnifique Euro, il est super important dans les vestiaires, il arrive à canaliser et cadrer parfois. Steve Mandanda a beaucoup de recul, prend le temps d’expliquer, lors de réunions, les choses qui ne vont pas bien ou celles qui vont mieux… »
« J’aurais passé mon temps auprès de Lenglet »
Il détaille ensuite son rôle auprès de ses partenaires et celui qu’il aurait tenu auprès de Clément Lenglet, en perdition face aux Suisses. « Moi je faisais les trucs individuellement, dans l’ombre, conclut-il. J’allais voir les centraux ou ceux qui étaient un peu tristes de ne pas débuter, frustrés. J’allais leur expliquer ma philosophie de vie, pourquoi ça se passait comme ça et qu’il fallait accepter avant de réussir. Moi par exemple, sur le match, ça a été compliqué physiquement et psychologiquement pour Clément Lenglet. Je sais que j’aurais passé mon temps auprès de lui pour lui expliquer que cet attaquant (Seferovic, auteur d’un doublé, ndlr) est compliqué, qu’il met beaucoup de coups, qu’il est vicieux et que ça allait être un combat athlétique. Je ne sais pas s’il y en a un qui lui a parlé. »
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