L’équipe de France a rendez-vous à Noursoultan, ce dimanche (15h), pour affronter le Kazakhstan, en éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Un match prévu à l’Astana Arena, où les Bleus vont se mesurer à une équipe au talent limité, qui sera privée de son meilleur joueur, suspendu pour dopage. Dans un pays où le ballon rond essaie de se faire une place aux côtés des sports de combat.

Il va falloir ressortir les gants et les bonnets. Les prévisions météo annoncent de la neige ce week-end à Noursoultan. La capitale du Kazakhstan risque d’être enveloppée d’un duvet blanc à l’heure d’accueillir l’équipe de France, en éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Dans un froid glacial. La température devrait même être négative, dimanche, lors du coup d’envoi prévu à 20h, heure locale (15h en France). Mais les partenaires d’Hugo Lloris n’en souffriront pas trop sur le terrain synthétique de l’Astana Arena. L’enceinte ultra-moderne, inaugurée en 2009, possède un toit rétractable qui lui permet de conserver une chaleur raisonnable l’hiver.

« J’y ai joué un jour où il faisait -30 degrés, mais je n’ai pas trop senti le froid sur la pelouse. On a pu disputer notre match normal », confie le Français Mathias Coureur, passé par le club de Kaysar Kyzylorda, en première division kazakhe (2017-2019).

Membre de l’UEFA depuis 2002, le Kazakhstan (qui évoluait avant dans la Confédération asiatique) occupe actuellement le 122e rang du classement Fifa. Entre la Namibie et le Malawi. Son sélectionneur tchèque, Michal Bilek, adepte du 3-5-2, s’appuie sur un effectif composé en majeure partie de joueurs du championnat local. Pour beaucoup issus des deux locomotives que sont le FK Astana et le Kairat Almaty. Les clubs les plus puissants d’une Ligue globalement déséquilibrée, où le niveau moyen correspond à peu près à notre championnat de National.

Certains évoluent tout de même dans des pays voisins, comme la Russie, la Biélorussie ou l’Arménie. Le latéral gauche Yan Vorogovskiy défend les couleurs du Beerschot VA, en Belgique. Baktiyar Zaynutdinov, le milieu offensif du CSKA Moscou, est le plus coté du groupe, avec une valeur estimée à 3,5 millions d’euros par le site spécialisé Transfermarkt.

« Un Kazahstan-Dijon? Je miserais sur Dijon »

A priori, pas de quoi faire trembler les champions du monde en titre. « Si on organisait un Kazakhstan-Dijon, par exemple, je miserais sur une victoire difficile de Dijon. Si on fait dix fois ce match, le Kazakhstan peut en gagner deux », illustre Coureur, qui a signé fin janvier avec Samsunspor, en deuxième division turque. Auteur d’un parcours très compliqué en Ligue des nations l’an passé, le Kazakhstan n’a remporté qu’un seul match dans son groupe de la Ligue C. Pour un nul et quatre défaites. Résultat: une dernière place, derrière l’Albanie, la Biélorussie et la Lituanie, qui va l’obliger à disputer un barrage (face à la Moldavie) pour ne pas descendre en Ligue D.

Les joueurs de Didier Deschamps vont donc rencontrer une équipe en manque de confiance, qui reste sur six matchs sans victoire. Et qui ne pourra pas compter sur son meilleur élément. Islamkhan Bauyrzhan, le milieu de terrain d’Al-Aïn (Émirats-Arabes-Unis), a été suspendu pour dopage fin décembre. Il ne sera pas là contre les Bleus. « C’est un super joueur. Je l’ai affronté quand il était à Kairat, il est très fort en n°10, témoigne Coureur. C’est de loin le meilleur du pays. Il a une belle technique et il voit très vite le jeu. Il sait se déplacer entre les lignes, il est intelligent. Lui, je pense qu’il pourrait jouer en Ligue 1. Sa suspension est un gros coup dur pour le Kazakhstan ».

Un football en plein développement

Autant dire qu’une courte défaite face aux partenaires de Kylian Mbappé représenterait déjà un petit exploit. Sans parler d’un nul ou d’une improbable victoire, qui prendrait des allures de fête nationale pour ce pays de l’ex-URSS, à majorité musulmane, qui a déclaré son indépendance en 1991 et conserve toujours une forte influence russe. Pour se donner du courage, les joueurs kazakhs peuvent se rappeler qu’ils ont étrillé l’Écosse il y a deux ans, lors d’un match de qualification à l’Euro (3-0). Une belle prestation face aux Bleus aiderait le football à gagner en popularité sur une terre où les sports de combat son rois. Même si le ballon rond est de plus en plus apprécié.

Sur le même sujet

« Au Kazakhstan, l’État est propriétaire des clubs. Et ce sont les gouverneurs des régions qui gèrent leur budget, précise Coureur. Ils ont de gros moyens et depuis quelques années, ils veulent développer leur football. C’est pour ça qu’ils ont beaucoup investi dans Astana, qui a été en Ligue des champions et en Ligue Europa. Kairat a fait signer Vagner Love l’été dernier. Ils ont eu aussi Arshavine avant. Ça progresse, même s’il y a encore beaucoup de chemin à faire. Les jeunes kazakhs qui sont en train de percer, c’est pas mal. Ils vont être plus fort que la génération actuelle, à mon avis. Dans une dizaine d’années, ils seront moins ridicules face aux grandes nations. » En attendant, il faudra résister face aux coéquipiers d’Antoine Griezmann, qui ne feront aucun cadeau après leur nul décevant face à l’Ukraine, mercredi au Stade de France (1-1).

https://rmcsport.bfmtv.com/football/equipe-de-france/equipe-de-france-que-vaut-l-equipe-du-kazakhstan_AV-202103270245.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.