Oui, on peut être champion du monde (1998) puis d’Europe (2000) et galérer grave contre Andorre entre les deux titres. La preuve avec les Bleus en 1999. Ce 9 juin, soit 20 ans presque jour pour jour avant les retrouvailles programmées mardi dans les cadres des éliminatoires de l’Euro 2020, l’équipe de Roger Lemerre a beaucoup à perdre. Au classement, l’Ukraine la devance dans la course à la qualification au championnat d’Europe. Les champions du monde sont doublement avertis. Quatre jours plus tôt, ils ont chuté à domicile contre la Russie (2-3). Et fin 1998, ils ont bien galéré face à la modeste équipe de principauté, lors du match aller, au Stade de France (victoire 2-0).
Contrairement à Mbappé et ses partenaires qui évolueront sur le terrain synthétique de l’Estadi Nacional (et peut-être sous la neige), les Bleus version 98 avaient eu droit au stade Olympique de Montjuic, à Barcelone.
AFP – Bernard Diomède
Sans Zidane, Lemerre confie les clés du jeu à Dhorasoo
Blessé au genou depuis plusieurs semaines, Zinédine Zidane est forfait depuis longtemps. Djorkaeff et Lizarazu aussi. Craignant des avertissements et une éventuelle suspension, Lemerre laisse au repos Barthez, Thuram et Deschamp. Il opte pour Frank Leboeuf plutôt que Laurent Blanc. Et offre les clés du jeu à Vikash Dhorasoo. Charges à Dugarry, Wiltord et Anelka de marquer des buts.
Dugarry expulsé
Ça débute mal pour notre membre de la Dream Team, expulsé dès la 25eme minute. Au XXeme siècle l’expression du bus devant le but n’existe pas encore mais en pratique, les Andorrans l’appliquent à merveille. Les Bleus, en blanc à Montjuic, galèrent. Jusqu’à la 86eme minute, le spectre d’un match nul synonyme d’humiliation plane au-dessus des champions du monde, indignes de leur rang ce soir-là. Il faudra une main d’un adversaire dans la surface de réparation pour qu’ils respirent un grand coup, Frank Leboeuf ne ratant pas la cible. Les Bleus s’imposent de justesse et restent au contact de l’Ukraine.
« Le jeu de la France était prévisible »
Comme cette année, la saison post-Mondial fut éprouvante pour les champions du monde, usés physiquement et mentalement. « La France a toujours joué sur le même rythme et son jeu était très prévisible », commente le sélectionneur andorran après la rencontre. Espérons que son successeur ne fera pas la même analyse mardi soir…
Le onze de l’équipe de France contre Andorre
Ramé – Karembeu, Leboeuf, Desailly, Candela – Boghossian, Petit (remplacé par Vieira, 57e), Dhorasoo (remplacé par Pirès, 61e) – Dugarry, Anelka, Wiltord
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