L’équipe de France a rendez-vous à Sarajevo pour y défier la Bosnie-Herzégovine, ce mercredi, en éliminatoires de la Coupe du monde 2022 (20h45). Dans le nord des Balkans, les Bleus vont affronter une équipe en perte de vitesse, avec des stars vieillissantes, à l’image de Miralem Pjanic et Edin Dzeko.
Il y a quatre fois moins d’habitants en Bosnie-Herzégovine qu’en région parisienne. Autant dire que son réservoir de joueurs n’a rien de comparable avec celui de la France. Sans parler de la différence importante de moyens et d’infrastructures. Vingt-cinq ans après avoir obtenu son indépendance, au terme d’une guerre intercommunautaire sanglante (de 1992 à 1995), ce petit pays d’ex-Yougoslavie avance comme il peut. Avec des tensions internes toujours vives et l’ombre hostile de ses deux grands voisins: la Croatie et la Serbie. Dans ce contexte conflictuel, le football n’est pas vraiment prioritaire.
Les Bleus vont pouvoir s’en rendre compte en débarquant à Sarajevo. Une capitale qui reste encore durement marquée par les longs combats dont elle a été le théâtre. C’est dans cette ville meurtrie que les joueurs de Didier Deschamps vont disputer leur troisième match de qualification à la Coupe du monde 2022. Après un nul face à l’Ukraine au Stade de France (1-1) et un succès au Kazakhstan (0-2), les champions du monde 2018 vont tenter de boucler leur rassemblement de mars par une nouvelle victoire. Et ils en ont largement les moyens.
Sur la pelouse du stade Grbavica, récemment rénové (13.000 places), les partenaires d’Hugo Lloris vont affronter une nation en mal de confiance, qui n’a plus gagné depuis près d’un an et demi. Il faut remonter à novembre 2019 pour trouver la trace du dernier succès de la Bosnie-Herzégovine (3-0 au Liechtenstein). Balayée l’an passé en Ligue des nations, dans un groupe avec l’Italie, la Pologne et les Pays-Bas, l’équipe du nord des Balkans a été rétrogradée en Ligue B. Elle occupe actuellement la 56e place du classement Fifa, entre la Finlande et l’Équateur.
Loin de son heure de gloire en 2014
Avec son nouveau sélectionneur, le Bulgare Ovaylo Petev, la Bosnie a débuté sa campagne d’éliminatoires du prochain Mondial par un nul en Finlande la semaine passée, grâce à des buts de Miralem Pjanic et Miroslav Stefanovic (2-2). Avant de faire 0-0 contre le Costa Rica, samedi en amical, avec une équipe très remaniée. Pas vraiment de quoi se rassurer avant d’affronter les partenaires de Kylian Mbappé.
Depuis son heure de gloire il y a sept ans, avec sa participation à la Coupe du monde 2014 au Brésil (élimination au premier tour, malgré une victoire contre l’Iran), la formation d’Edin Dzeko a nettement régressé. A l’image de son meilleur buteur (59), âgé de 35 ans et moins tranchant avec l’AS Rome. Ou de Miralem Pjanic (30 ans), en difficulté depuis son arrivée au Barça l’été dernier.
« La nouvelle génération n’est pas bonne »
« Cette équipe est bien moins forte qu’avant, quand j’étais aux commandes, confie dans Ouest France Safet Susic, le sélectionneur de l’épopée 2014. Beaucoup de joueurs talentueux ont pris leur retraite, comme le capitaine Spahic, Ibisevic ou Misimovic. Il reste Pjanic et Dzeko, mais la nouvelle génération n’est pas bonne (…) On a eu une génération dorée et on ne peut pas toujours avoir de bons joueurs. Notre championnat est l’un des plus faibles d’Europe. Les infrastructures, les stades sont zéro, les centres d’entraînement n’existent pas, notre formation est à la peine. Heureusement, des gamins nés après la guerre sont partis avec leurs parents à l’étranger, où ils ont appris le football. Ce sont ces jeunes-là qui composent aujourd’hui l’équipe nationale. Mais le niveau est juste, les résultats ne sont pas bons et avec les différents sélectionneurs, il n’y a pas de continuité dans les compositions d’équipes. »
Un effectif éparpillé dans toute l’Europe
Lors de ses premiers matchs de l’année, la Bosnie a évolué dans un schéma en 4-2-3-1. Avec Ibrahim Sehic (Konyaspor) dans les buts, Miralem Pjanic dans l’entrejeu, Amer Gojak (Torino) en meneur et un trio offensif composé de Rade Krunic (AC Milan), Miroslav Stefanovic (Servette FC) et Edin Dzeko. Cette sélection abrite des joueurs qui évoluent aux quatre coins de l’Europe, en Turquie, Russie, Ukraine, Suède, Serbie, Hongrie, Croatie, Belgique et Suisse.
Avec un représentant de Ligue 1: Haris Duljevic, le milieu de terrain offensif de Nîmes. Un vivier qui va devoir se surpasser pour espérer se rendre au Qatar fin 2022. Il faudra terminer au moins deuxième pour disputer les barrages. Mais Susic n’y croit pas trop. « L’Ukraine est meilleure. La Bosnie a, selon moi, un niveau équivalent à la Finlande, estime l’ancien maestro du PSG (dans les années 1980). La seule équipe qui peut inquiéter les Bleus, c’est l’Ukraine, mais je suis persuadé que la France va se promener. Il y a six ans, la Bosnie pouvait rivaliser, mais pas aujourd’hui ».
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