Appelé en renfort chez les Bleus après l’exclusion mercredi de Jules Koundé contre la Bosnie-Herzégovine (1-1), Nordi Mukiele (23 ans) connaît une ascension linéaire, de ses débuts à Laval à son arrivée en Bundesliga il y a trois ans. Même si son début de saison avec le RB Leipzig n’est pas idéal.

Il n’avait pas vraiment l’embarras du choix. Confronté à la suspension à venir de Jules Koundé, exclu mercredi soir face à la Bosnie-Herzégovine (1-1), Didier Deschamps a décidé d’appeler Nordi Mukiele pour renforcer son groupe en vue des deux prochains matchs des Bleus : samedi en Ukraine et mardi face à la Finlande, toujours dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2022.

Dans un secteur où l’équipe de France dispose d’un réservoir pour le moins limité, encore plus quand le titulaire du poste est à l’infirmerie (Benjamin Pavard), les solutions de repli étaient peu nombreuses. Même si beaucoup auraient aimé que le Lensois Jonathan Clauss soit récompensé pour ses bonnes prestations depuis un an, Deschamps a préféré retenir un joueur auquel il avait déjà pensé l’automne dernier : Nordi Mukiele. Une cascade de blessures avait poussé le sélectionneur à se tourner vers lui, mais le jeune latéral droit de Leipzig (23 ans) avait dû renoncer à son tour à cause d’un pépin physique. Un crève-cœur pour l’ex-Montpelliérain.

Un statut en danger à Leipzig

« J’étais très déçu. Être appelé, c’est déjà une très très grande fierté. J’ai joué chez les jeunes en équipe de France (six sélections avec les Espoirs), donc j’ai été très déçu. Je vais faire en sorte de continuer à être performant pour essayer d’honorer un jour ma première sélection », avait-il réagi. Il était alors en train de devenir incontournable en club. Son statut n’est plus le même aujourd’hui.

Après avoir démarré les deux premiers matchs de la saison, en Coupe d’Allemagne et en ouverture du championnat, il a pris place sur le banc pour les deux rencontres suivantes en Bundesliga. Son temps de jeu s’est limité à une quinzaine de minutes cumulées contre Stuttgart (4-0) et Wolfsburg (0-1). Une conséquence, peut-être, de sa grosse bourde commise face à Mayence (1-0), le 15 août. Sur un corner, Mukiele avait totalement raté son dégagement, permettant à l’ancien Messin Moussa Niakhaté d’inscrire l’unique but de la rencontre.

Jesse Marsch n’a pas voulu accabler son joueur publiquement, mais il a tout de suite revu ses plans en installant l’Allemand Lukas Klostermann à droite de sa défense dans son 4-2-3-1. Son prédécesseur sur le banc de Leipzig, Julian Nagelsmann, était davantage adepte d’un 3-4-2-1. Un schéma dans lequel Mukiele, formé à Laval, s’est véritablement épanoui la saison dernière après deux premières années en Allemagne marquées par une certaine irrégularité dans ses performances. Nagelsmann l’a aidé à passer un cap, à gagner en rigueur et en maturité. Il est devenu beaucoup plus fiable ces derniers mois, aussi bien sur les phases défensives qu’offensives. Il a appris de ses erreurs, lui qui avait été sanctionné par les dirigeants de Leipzig en 2018 après s’être fait griller en train de jouer sur son téléphone, en compagnie de Jean-Kévin Augustin, au lieu de se préparer pour un match de Ligue Europa.

Il a passé un cap avec Nagelsmann

« Il était buté au départ mais contrairement à Jean-Kévin Augustin, il a compris que sa direction et ses partenaires étaient dans le vrai. (…) Il est très bon, très efficace et il fait tout avec simplicité. Son seul souci à mon avis, c’est qu’il n’a pas conscience du niveau qu’il peut atteindre et du fait qu’il peut évoluer dans un club du top 8 européen sans problème », soulignait l’année dernière Patrick Guillou, consultant pour beIN Sports, dans les colonnes de France Football. Avec Ralf Rangnick puis Nagelsmann, Mukiele a également travaillé sa polyvalence, un atout qui doit plaire à Deschamps. Porté par son potentiel athlétique (1,87m), solide dans les duels et le domaine aérien, celui qui a Sergio Ramos pour modèle peut à la fois évoluer dans l’axe ou à droite dans une défense classique à quatre éléments, ou donc se positionner plus haut dans un schéma plus offensif qui lui permet de manger le couloir et de se projeter.

« Dès son premier jour, je me suis bien entendu avec Nordi. Il est tout le temps de bonne humeur, il a le sourire, il respire la joie de vivre, expliquait Nagelsmann à L’Equipe début 2021. Il lui arrive encore de faire des fautes de marquage ou de manquer de concentration, mais il a une grande détermination. C’est un perfectionniste qui ne supporte pas de faire de mauvais choix ou de concéder des fautes ». Un perfectionniste qui gagnerait à être plus efficace. Car en quarante matchs disputés la saison dernière, il n’a distribué que deux passes décisives. C’est clairement l’un de ses axes de progression. Peser encore plus offensivement et gommer les derniers défauts propres à sa jeunesse. La clé pour retrouver une place de titulaire à Leipzig et tenter de s’en faire une chez les Bleus.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/equipe-de-france/equipe-de-france-mukiele-le-petit-nouveau-au-debut-de-saison-complique-a-leipzig_AV-202109020283.html

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