Florence Hardouin, directrice générale de la FFF, ne suit plus les joueurs de l’équipe de France depuis leur élimination à l’Euro 2021. Le fruit de reproches et de conflits qui l’ont poussé à prendre ses distances.
Quelques visages ont changé en équipe de France depuis la rentrée. Et pas seulement du côté des joueurs. Florence Hardouin, directrice générale de la Fédération française de football, ne suit plus les Bleus depuis le fiasco de l’Euro et l’élimination en 8es de finale face à la Suisse. La décision a été prise une dizaine de jours plus tard alors qu’elle était invitée à Guingamp pour y rencontrer Noël Le Graët, président de la FFF. Elle s’y est rendue avec l’intention de se retirer de cette attribution. Idée partagée par le patron du foot français qui l’a écarté de ce rôle tout en la maintenant à son poste de diretrice générale.
Le couac de Budapest
Selon L’Equipe, cette décision fait suite à quelques reproches adressés pendant l’Euro, notamment sur les conditions de logement à Budapest. « Entre les deux matches à Budapest (contre la Hongrie et le Portugal, ndlr), le sélectionneur souhaitait rester sur place pour faciliter la récupération, se justifie-t-elle dans le quotidien. Le team manager (Philippe Brocherieux, ndlr) avait trouvé un hôtel au vert, à Gardony (à 60 km de Budapest) et un terrain d’entraînement utilisé d’ailleurs par les Allemands pendant l’Euro Espoir début juin. Nous devions nous y installer le 19 juin. Quand on choisit un terrain, il y a toujours un suivi de l’UEFA. Tout allait bien jusqu’au 11 juin, où elle nous signale un problème. Le 12, elle envoie un expert. Le 13, on y va avec le team manager et on constate les dégâts. »
Le terrain est déclaré « impropre à la pratique » et contraint la délégation à revoir ses plans en décidant de ne pas se rendre à Gardony pour éviter les allers-retours avec les terrains d’entraînement à Budapest. « Le sélectionneur ne le souhaite pas, précise Florence Hardouin. J’en parle alors au président, et tous les trois, on considère qu’il vaut mieux rester à Budapest, même si ce n’est pas très agréable pour la vie de groupe (l’hôtel choisi par l’UEFA est en pleine ville et non privatisé), et assumer la facture de l’autre hôtel que nos services achats réussiront ensuite à diminuer de 10 %. »
Deschamps l’apprécie
Nommée dans ce rôle auprès des Bleus en 2014 (elle a intégré la FFF en 2008 comme directrice marketing, avant d’être promue directrice générale en 2013), Florence Hardouin avait pour mission de « fluidifier les choses; prendre des décisions rapidement pour mettre l’équipe de France dans les meilleures conditions de réussite sportive; mettre en place tous les services annexes: billetterie, marketing, le service aux familles même si je ne suis pas dans l’opérationnel et, bien sûr, gérer les imprévus », énumère-t-elle.
S’il est très apprécié de Didier Deschamps, son management crispait en interne au point de faire l’objet d’une motion de défiance de plusieurs directeurs de la FFF à l’hiver dernier. Ce climat et l’élimination des Bleus ont finalement eu raison de son rôle auprès des joueurs français.
« Pour diriger, il faut être bien dans sa peau, justifie Le Graët au sujet de ce départ explique ce dernier. Tous ces petits conflits ont touché Florence plus que je ne l’imaginais. Elle ne méritait pas ça. Je pouvais aussi lui dire de partir, ça aurait été tellement facile. Mais je n’envisage pas d’avoir un autre DG pour finir mon mandat. » Qui accompagnera les Bleus à la Coupe du monde 2022 au Qatar? « On verra, conclut Le Graët. Il faut d’abord se qualifier… »
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