La plupart des joueurs ont le sourire lorsqu’ils grimpent les marches du château de Clairefontaine. Mais le sien brillait un peu plus que les autres, lundi, au moment de débarquer au QG de l’équipe de France. Au cœur de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines. Un cocon boisé dans lequel Benjamin Mendy, appelé pour préparer les derniers matchs des éliminatoires de l’Euro 2020 contre la Moldavie (ce jeudi au Stade de France, 20h45) et l’Albanie (dimanche à Tirana, 20h45), n’avait plus mis les pieds depuis sa dernière sélection. En septembre 2018.
Un match de Ligue des nations face aux Pays-Bas (2-1) lors duquel le défenseur de Manchester City était entré en jeu une petite demi-heure. Deux mois après la victoire lors du Mondial en Russie.
Seulement 31 matchs à Manchester City
C’était il y a plus d’un an. Une éternité au plus haut niveau. Entre-temps, Mendy est sorti des listes de Didier Deschamps en cumulant cinq périodes plus ou moins longues à l’infirmerie. Une série de rechutes qui le handicape depuis sa rupture du ligament antérieur du genou droit, en septembre 2017. Quelques semaines après avoir débarqué à City en provenance de Monaco.
Un transfert à 58 millions d’euros que le latéral gauche n’a pas encore eu le loisir de justifier. Depuis son exil en Angleterre, il n’a disputé que trente-et-un matchs (toutes compétitions confondues), dont seulement vingt en Premier League. Pour quatre-vingt-sept forfaits!
La confiance essentielle de Guardiola
Un temps de jeu famélique pour une équipe du niveau de City, double championne d’Angleterre en titre et quart de finaliste des deux dernières éditions de la Ligue des champions. Mais après avoir manqué la préparation et le début de saison pour un énième problème au genou, l’ancien Marseillais semble en passe de retrouver la lumière.
Depuis la fin septembre, il a participé à huit rencontres, dont six comme titulaire. Avec 496 minutes de jeu au total. De quoi le relancer pleinement au sein d’un effectif où Pep Guardiola l’a toujours considéré comme le vrai titulaire du poste.
Aucun concurrent de son niveau
Certes, l’Espagnol Angelino, l’Ukrainien Oleksandr Zinchenko, voire le Portugais Joao Cancelo, ont été alignés à sa place récemment. Mais si Mendy retrouve son niveau, il n’y aura pas de débat dans l’esprit du coach catalan.
La preuve, alors que City a énormément dépensé lors des derniers mercatos, aucun latéral gauche d’envergure n’a été recruté. Une manière de laisser le champion du monde de 25 ans dans les meilleures conditions pour revenir au premier plan. En lui témoignant une confiance extrêmement précieuse.
Il s’est responsabilisé hors des terrains
Un climat serein qui a sans doute aidé Mendy à voir le bout du tunnel, après de nombreux allers-retours entre Manchester et Barcelone pour recevoir des soins. Cette traversée du désert a également fait mûrir l’ambianceur du vestiaire des Skyblues. Après avoir été tancé dans la presse par Guardiola, mais aussi Deschamps, le natif de Longjumeau (Essonne) a repensé son approche du métier.
En se responsabilisant un peu plus et en raréfiant sa présence sur les réseaux sociaux. Une prise de conscience payante pour l’un des membres les plus appréciés de l’effectif de City. Souriant et chambreur en toutes circonstances.
Une gestion prudente de City
Après avoir retrouvé de bonnes sensations face au Dinamo Zagreb, le 1er octobre en C1 (2-0), Mendy enchaîne les prestations intéressantes ces dernières semaines. Très actif dans son couloir, il n’a rien perdu de son explosivité ou de sa rapidité sur les premiers mètres, malgré ses longues périodes de convalescence. Ses centres sont toujours aussi dangereux.
Malgré cette embellie, la prudence reste de mise à City, où le Français n’enchaîne pas plus de deux matchs consécutifs pour le moment. Samedi dernier, il a même été laissé au repos lors du sommet de Premier League à Liverpool (3-1), en raison d’une légère fatigue. Une manière de ne prendre aucun risque avec un joueur au physique toujours incertain.
Une carte à jouer en l’absence de Lucas Hernandez
Surtout au vu du calendrier démentiel qui attend les Citizens, avec neuf matchs en moins d’un mois, du 23 novembre au 21 décembre. Dont certaines grosse affiches comme Chelsea, Manchester United, Arsenal ou Leicester. Avant ce marathon anglais, Mendy aura peut-être l’occasion de fêter sa dixième sélection avec les Bleus contre les Moldaves ou les Albanais.
Lui qui ne compte que deux matchs pleins en équipe nationale, dont le dernier remonte à juin 2017 et une défaite en Suède (2-1). En l’absence de Lucas Hernandez (blessé), le concurrent de Lucas Digne a une belle carte à jouer dans les prochains jours. A lui de la saisir. Pour faire un pas de plus vers un horizon qui semble enfin dégagé.
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