Le football français ne prend plus de gants avec Mediapro. Le refus du groupe sino-espagnol de verser le premier paiement des droits TV a largement entamé la confiance et la patience de la Ligue de football professionnel (LFP) mais aussi des clubs. Dans un entretien accordé à Ouest-France, Pierre-Antoine Capton, actionnaire et co-propriétaire du Stade Malherbe de Caen (Ligue 2), déplore ce comportement et salue le travail de Vincent Labrune, le président de la LFP, dont il est très proche, pour éviter un non-paiement définitif du groupe.
« Le vrai problème vient de Mediapro »
« Je sais que Vincent Labrune et la Ligue font le maximum pour que ce ne soit pas le cas, explique-t-il. C’est mon ami, mais surtout le meilleur pour mener ces négociations. Si la Ligue travaille sur un nouvel appel d’offres? D’abord, il y a trois partenaires importants, Canal+, Bein et Free qui eux respectent leurs engagements. Le vrai problème vient de Mediapro. C’est intenable quand votre principal partenaire ne respecte pas ses échéances de paiement. »
En attendant d’établir les responsabilités de cet échec, qui fait l’objet d’une commission d’enquête parlementaire, Capton pointe du doigt le comportement de la Ligue avec Canal+ au moment de l’appel d’offres. « Quand on a un partenaire historique comme Canal+, qui est l’un des meilleurs diffuseurs et producteur de sport au monde, on doit le traiter différemment, peste l’ancien journaliste de la chaine cryptée. Beaucoup de personnes s’en rendent compte maintenant. »
« Il ne faut aucun tabou »
Il donne enfin une orientation pour que le football français trouve une porte de sortie: qu’il devienne plus attractif. Il interroge, comme l’a récemment fait son ami Vincent Labrune, sur l’idée d’un championnat à 18 clubs. « Aujourd’hui, avec Mediawan (plus gros producteur audiovisuel d’Europe dont il est le PDG, ndlr), on travaille avec tous les opérateurs mondiaux de contenus, Netflix, Amazon, Apple, Canal+, énumère-t-il. Ils ont de plus en plus d’abonnés et veulent le meilleur spectacle possible. On a vendu très cher un spectacle qui n’est pas toujours à la hauteur du prix payé. Il faut qu’on se pose la question: comment peut-on l’améliorer? Cela fait partie des réflexions de la Ligue, sur le format des compétitions par exemple. Est-ce que ce sera à 18, 20 clubs? Toutes les possibilités sont aujourd’hui sur la table. Il ne faut aucun tabou. »
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