Il ne sera peut-être pas titulaire ce mardi soir lors de Dortmund-PSG en Ligue des champions (21h, sur RMC Sport 1), mais le seul fait que son nom soit entré dans le débat, que certains observateurs et supporters l’aient réclamé à la place de Mauro Icardi, montre la nouvelle dimension prise par l’Espagnol au sein du PSG. Acheté au FC Séville en juillet dernier, Pablo Sarabia est devenu sept mois plus tard l’une des valeurs sûres de l’effectif parisien, un joueur « fiable » de Thomas Tuchel, pour reprendre un adjectif cher à l’entraîneur allemand. Et ce n’était pas une évidence.

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Une arrivée sur la pointe des pieds

Sur le papier, on ne peut pas dire que le transfert de Sarabia au Paris Saint-Germain ait été l’un des plus clinquants de l’ère QSI. Ni même de l’été 2019, d’ailleurs. Parce que le milieu offensif de 27 ans n’a coûté « que » 19,5 millions d’euros, somme presque dérisoire pour le champion de France, parce qu’il a été annoncé au PSG quasiment en même temps que son compatriote Ander Herrera, plus connu (et avec du recul plus décevant), et parce que ce n’était pas dans ce secteur de jeu que le club de la capitale était le plus attendu durant le mercato, malgré les départs de Moussa Diaby ou Christopher Nkunku. Les fans ont été ainsi bien plus enthousiastes en apprenant la venue d’un nouveau milieu défensif (Idrissa Gueye), d’un nouveau gardien (Keylor Navas) et d’un nouvel avant-centre (Mauro Icardi).

De Sarabia, on connaissait alors son CV. Celui d’un joueur formé au Real Madrid, lancé en Ligue des champions par Mourinho face à l’AJ Auxerre à seulement 18 ans (décembre 2010)… et plus jamais aligné en équipe première. Contraint à l’exil, le polyvalent gaucher était donc parti se faire les dents à Getafe durant cinq saisons (2011-2016) avant de signer au FC Séville où il avait beaucoup progressé sous les ordres de Jorge Sampaoli puis de ses successeurs. Son dernier exercice en Andalousie (2018-2019) avait d’ailleurs été le plus réussi: Sarabia avait signé 13 buts et délivré 13 passes en Liga (le meilleur total avec Messi), ce qui lui avait ouvert les portes du PSG. Où, disons-le, on ne lui imaginait guère mieux qu’un rôle dans la rotation.

Plus qu’un supersub

Une demi-saison est passée, et force est de constater que le natif de Madrid est aujourd’hui plus qu’un remplaçant utile, plus aussi qu’un « supersub ». S’il n’a pas été titularisé lors des affiches de Ligue 1, contre l’OM, l’OL ou Monaco, ni au match retour contre le Real en Ligue des champions, l’Espagnol a tout de même participé à 31 rencontres toutes compétitions confondues, pour 1.954 minutes de jeu. C’est moins que Di Maria (2.626) ou Mbappé (2.093), mais plus que Icardi (1.911), Neymar (1.546) et surtout Draxler (1.048), avec qui il pouvait initialement être en concurrence.

Ses prestations, dans un premier temps, n’ont pas été éblouissantes. Malgré une bonne préparation estivale, Sarabia s’est un peu cherché dans le système parisien. Souvent positionné sur l’aile droite, plus rarement à gauche ou dans l’axe, la recrue a parfois voulu trop en faire, a parfois voulu forcer son style, peut-être pour tenter de marquer les esprits ou ses nouveaux partenaires, monstres de technique pour la plupart. Après le match aller PSG-Real (3-0), en septembre, l’Espagnol avait obtenu dans la plupart des médias la moins bonne note de tous les joueurs offensifs, un manque de justesse lui ayant été reproché.

Mais le garçon est du genre bon élève. Peu à peu, Sarabia a pris ses marques, il a accepté un rôle différent de ses compères d’attaque – moins « provocateur » balle au pied – qui sied peut-être mieux à ses qualités naturelles. Il tente ainsi à peine plus d’un dribble pour 90 minutes de jeu, là où Di Maria et Mbappé tournent entre six et huit, et Neymar à dix, mais il récupère en contrepartie plus de ballons, sauf dans les 30 derniers mètres, du fait de son positionnement un peu plus bas. « Tous les jours, j’essaye d’aider mes coéquipiers, de travailler durant les matchs, de tout donner offensivement et défensivement pour soutenir l’équipe, expliquait l’intéressé au média du club la semaine passée. Je suis vraiment content de tout le travail que je fais ici. C’est une belle expérience. »

Le meilleur buteur parisien en 2020

Apprécié pour son professionnalisme, son attitude dans le vestiaire et sur la pelouse (« c’est un élément qui fait beaucoup d’efforts », disait à son arrivée son ex-équipier Maxime Gonalons), Sarabia est surtout devenu depuis quelques semaines plus décisif. Beaucoup plus. C’est simple, l’ancien Sévillan – qui avait marqué le but du 2-2 en entrant en jeu à Madrid fin novembre – est depuis le début de l’année 2020 le meilleur buteur du PSG, avec huit réalisations (pour deux passes décisives) en dix apparitions.

Une belle série qui lui a permis de porter son total à douze buts et sept passes, de montrer des qualités de finisseur, et d’avoir le vent dans le dos avant la reprises des joutes européennes. « Je suis très content de Pablo depuis plusieurs semaines, disait Thomas Tuchel après le doublé de l’ailier à Dijon en Coupe de France. Il a gagné en confiance, en capacité, en qualité. J’ai l’impression qu’il est vraiment là désormais, il s’est habitué à jouer pour nous, avec notre style. Il sait comment il peut nous aider, il est décisif. Il va arriver à Dortmund dans une forme optimale, et c’est bien pour nous, on a besoin de joueurs comme ça. »

https://rmcsport.bfmtv.com/football/dortmund-psg-comment-sarabia-est-devenu-un-joueur-important-pour-paris-1860217.html

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