Après des semaines de batailles et de réunions l’été dernier, les clubs de Division 1 et Division 2 féminines, émanant de structures professionnelles ou amateurs, avaient eu l’assurance d’obtenir une dotation exceptionnelle (un total de six millions d’euros) découlant des nouveaux droits TV versés par Mediapro à la Ligue de football professionnel. Un vrai soulagement, pour certains clubs amateurs notamment, au sein de l’élite féminine du football français.
Aucun versement à date
Lors de la dernière réunion de la Ligue du football amateur qui s’est tenue à la mi-décembre en visio-conférence, le président Noël Le Graët s’était engagé à tenir ses promesses quant à cette dotation de six millions d’euros malgré le contexte sanitaire. Une intervention qui faisait notamment suite à un courrier envoyé aux clubs amateurs de D2 le 9 octobre dernier, dans lequel le président de la FFF annonçait à chaque club le montant de la dotation dont il allait bénéficier.
Le premier versement de cette subvention devait intervenir le 15 octobre, le deuxième le 15 janvier et le dernier mi-avril. Mais les clubs n’ont rien reçu en octobre avec la survenance des difficultés financières de Mediapro. Le versement de la dotation est « pour l’instant gelé », selon certains dirigeants. A la FFF, on attend aussi que le conflit entre Mediapro et la Ligue de football professionnel se résolve (autour du nouveau diffuseur) afin d’y voir plus clair sur la nouvelle enveloppe de droits TV, mais nul doute que Noël Le Graët ne laissera pas à l’abandon cette dotation.
Des clubs de D1 en danger?
Une absence de finances qui risque d’avoir de lourdes conséquences, car certains clubs avaient intégré une partie de la dotation dans leur budget prévisionnel de la saison, lors de leur passage devant la DNCG. C’était notamment le cas de l’ASJ Soyaux (à hauteur de 175.000 euros). En décembre dernier, le gendarme du football français a d’ailleurs prolongé l’encadrement de la masse salariale du club sojaldicien (ndlr: le GPSO 92 Issy, 11e de D1, est également soumis à cet encadrement). Sans cette subvention et avec les arrivées récentes lors du mercato qu’il faudra obligatoirement compenser par des départs, la survie financière sera de plus en plus complexe voire impossible d’ici à la fin de saison, selon certaines sources proches du club.
A l’inverse, d’autres équipes plus prudentes, comme Guingamp, n’ont pas ajouté la subvention dans leur budget et avaient préféré attendre le premier versement en restant en mode « restriction » pour cette saison sans folie, ni recrutement non vital.
A Fleury (cinquième de D1), sans la mise en place du chômage partiel pour l’équipe première masculine (Nationale 2), les difficultés seraient colossales actuellement. Néanmoins, si la crise sanitaire perdure, les conséquences financières sur les clubs de Ligue 1 auront de fortes répercussions sur leurs sections féminines, qui ne sont pas autonomes économiquement. De nombreux dirigeants s’attendent à « des mois de plus en plus compliqués ».
En D2, la FFF conditionnait le versement à une saison entière
Dans son courrier début octobre, le président Noël Le Graët avait expliqué aux clubs de D2 que le versement de la dotation était conditionné au « déroulement entier de la saison. Si pour une raison ou une autre la saison ne pouvait se dérouler normalement voire dans sa totalité, le COMEX examinerait toutes les situations qui se présenteraient à lui ». Comprenez que si l’exercice 2020-2021 était interrompu à cause notamment de la pandémie de Covid-19, les versements ne seraient pas effectués. En l’occurrence la saison de D2 a été interrompue à cause de la pandémie depuis fin octobre 2020. Une condition qui n’est pas applicable pour la D1 féminine, qui se poursuit normalement malgré la crise sanitaire.
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