Victorieux du match aller des barrages d’accession à la Ligue 2 face à Niort (3-1), Villefranche-Beaujolais a pris une sérieuse option sur la montée en deuxième division. 20e de National 1 jusqu’à la 14e journée, le FCVB revient de très loin. Retour sur la belle épopée des hommes de Hervé Della Maggiore.
Qui aurait pu imaginer que Villefranche-Beaujolais aurait un pied en Ligue 2 au mois de mai ? Vainqueur à domicile de son barrage aller face à Niort (3-1) ce mercredi, le pensionnaire de National 1 a pris une sérieuse option pour la montée en Ligue 2, avant le retour samedi.
Et pourtant, disputer les barrages d’accession à la deuxième division française était loin d’être acquis il y a encore quelques mois. Car les troupes de Hervé Della Maggiore ont vécu un début de saison délicat. Encore 20e de National 1 lors de la 14e journée, Villefranche-Beaujolais se dirigeait plutôt vers une opération maintien.
Mais la deuxième partie de saison a réservé de la folie aux joueurs rhodaniens qui ne comptaient que 10 points après 14 rencontres disputés. Les Tigres Caladois ont enclenché une nouvelle dynamique impressionnante en deuxième partie de saison, accrochant 13 victoires en 20 matchs pour se hisser à une belle troisième place, synonyme de barrage d’accession à la Ligue 2.
Capitaine emblématique du FCVB, Maxime Jasse a lui été écarté des terrains pendant quasiment l’intégralité de la saison à cause de plusieurs blessures. Dans un entretien accordé au Libéro Lyon, le joueur de 33 ans revient sur la folle saison des siens, passés par toutes les émotions.
« L’objectif du début de saison, c’était de faire mieux que l’année dernière (NDLR : 7e au moment de l’interruption), donc on visait le top 5. Avec le début de saison qu’on a fait, on s’est mis en mode ‘faut se maintenir’. A un moment donné, les chiffres parlent. Mais on savait très bien qu’on était capables de faire une série. Et une fois que tu commences à gagner, tu regardes plus haut. Donc les objectifs ont évolué au fur et à mesure, mais on a toujours été ambitieux en voulant terminer dans le top 5. Aujourd’hui on est dans l’objectif de début de saison, mais il faut être conscient qu’on revient de loin et profiter. »
« On prend du plaisir sur le terrain »
Avant d’affronter Niort ce mercredi, les joueurs rhodaniens abordent la rencontre dans les meilleures dispositions psychologiques, surfant sur une dynamique positive entamée en championnat où ils restent invaincus sur les 12 dernières rencontres.
Cette alchimie qui règne dans le groupe, elle s’est aussi créé dans le vestiaire. Car à Villefranche-Beaujolais, les joueurs se côtoient depuis de nombreuses années. Et les résultats obtenus sont aussi le fruit d’une sublime cohésion d’équipe, avec des joueurs d’expérience comme Jean-Christophe Bouet, le dernier rempart de cette équipe âgé de 37 ans et décrit comme « un mec extraordinaire » par son capitaine, pour venir encadrer une jeunesse fougueuse.
Jean-Christophe Bouet, gardien de Villefranche-Beaujolais © Icon Sport
« On a un noyau dur qui est là depuis quelques années et on se connait bien. On connait nos qualités, il y a une forme de sérénité, que ce soit dans les mauvais moments ou les bons. On a su se dire les choses dans les mauvais moments avec sérénité, et là à l’heure actuelle c’est pareil, il n’y a pas plus de stress que ça, il n’y a pas d’enflammade. On fait notre truc. Le fil conducteur de ça, c’est que même quand on perdait les matchs on prenait du plaisir à s’entraîner et à jouer ensemble. Parce qu’on joue au foot », lançait le capitaine, Maxime Jasse, au Libéro Lyon en amont de cette rencontre décisive.
Malgré leur forme étincelante de la maison, c’est bien les Chamois qui prenaient l’avantage en première période. Mais malmenés à la mi-temps, les joueurs rhodaniens n’ont jamais rien lâché et les efforts ont payé. Maxime Blanc sonnait la révolte d’une magnifique frappe enroulée du droit en pleine lucarne qui redonnait confiance aux siens (1-1, 54e) avant de voir le défenseur central Axel Dauchy venir catapulter les filets adverses d’une tête sur coup de pied arrêté (2-1, 84e) et Paul Garita gonfler le score dans les dernières secondes (3-1, 90e +3).
Avec ce match très bien abordé, Villefranche a pris une sérieuse option pour la montée en Ligue 2 mais pas question de se laisser pousser des ailes avant samedi et le match retour face aux Niortais pour le milieu beaujolais, Rémi Sergio.
« C’est une énorme satisfaction, mais ça peut aller vite. On n’a fait que la moitié du chemin. On n’a pas fait de cri de guerre, on est resté sereins parce qu’on sait bien que le match retour, on peut passer complètement à côté et se faire éliminer de ces barrages. Honnêtement, sans prétention, on n’est pas surpris et on est content. (…) On est plein d’espoir mais on ne doit pas s’emballer, garder notre ligne de conduite. On était dernier à la trêve et on joue aujourd’hui quelque chose qui peut changer nos carrières et nos vies. Alors même si on doit perdre, on le fera en jouant notre football. »
Parti de loin, le FCVB a rendez-vous avec l’histoire samedi pour la manche retour face aux Niortais. Les rhodaniens ont l’occasion de rêver et de retrouver la Ligue 2, un étage auquel ils n’ont plus évolué depuis 1984.
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