On ne comprend plus grand-chose à ce PSG. Ça fait quelques semaines que ça dure maintenant. Chaque match réserve son lot de surprises pour donner un PSG illisible, imprévisible. Après la bouillie de foot jouée face à Leipzig puis l’affligeante prestation contre Bordeaux, Old Trafford semblait devoir être l’endroit pour prendre la dernière tarte dans la tronche. La punition ultime. Le ticket pour l’Europa League. Après ça, on aurait eu le limogeage de Tuchel, le découpage en règle des starlettes, bref une bonne grosse crise.

Au lieu de ça, le PSG nous a resservi le fameux film du zéro qui devient héros. Personnellement j’ai abandonné mon pessimisme quand j’ai découvert la compo. Il y avait tellement longtemps que Paris n’avait pas joué avec un 11 cohérent que j’y ai vu un signe de lucidité, de conscience retrouvée. Un milieu avec un vrai 6. Une vraie charnière centrale et un vrai 9 pour accompagner Neymar et Mbappé. Avec du « vrai » on avance toujours mieux. Le premier quart d’heure est excellent. Paris mène 1-0 et on comprend tout. Neymar lâche le ballon, le milieu contrôle le rythme et les gars de derrière contrôle le peu de danger que propose l’adversaire.

C’est peu 15 minutes. Trop peu. Et les questions reviennent. Pourquoi le PSG s’essouffle aussi vite? Pourquoi Neymar ne veut plus donner le ballon à personne? Pourquoi le milieu perd autant de ballons? Alors quand Rashford égalise sur un but « foireux », le PSG semble glisser vers l’abîme comme guidé par la guigne qui tombe sur ceux qui l’ont bien cherché.  

Le PSG joue trop peu et trop mal. Ça dégage les ballons comme une petite équipe qui ne sait pas quoi en faire. Au milieu, Paredes est évidemment énervé. Verratti évidemment fatigué. Mbappé ne prend plus personne de vitesse et Kean a disparu. 

Tuchel a tout réussi dans ce match

Maladroit, Man U laisse en vie le PSG en ratant des grosses occasions. Tuchel change et d’abord on ne voit pas ce qu’il veut faire. Il y a tellement longtemps que le condamné n’a pas donné l’impression de maîtriser son groupe…

Pourtant, il a tout réussi dans ce match. Son 4-3-3 initial qui se transforme en 3-4-3. Puis ce 3-5-2 pour finir et retourner le match.

Le PSG va certainement finir cette chaotique phase de groupe à la première place. Que faudra-t-il en penser? Quand il faut, le PSG est là? Quand il faut, Neymar est là? Ne pas faire preuve d’humilité en pensant d’abord à sa force serait une erreur. Paris ne va pas à chaque fois tomber sur des équipes qui ne vont pas le couler quand elles le peuvent (Leipzig et Man Utd).  

Quel place pour Di Maria?

Finalement tout est dans les mains du coach. Garder les idées claires pour ne plus jouer avec le positionnement du chef Marquinhos. Jouer avec un avant-centre et pas Neymar ou Mbappé en faux 9. Voilà pour la base. 

Di Maria? Dans un 433 comme hier, il devient remplaçant. Injuste? Oui s’il n’entre pas dans une vraie concurrence avec Mbappé. Personne ne doit être protégé par un statut. Le faire jouer au milieu? Je suis plus sceptique, mais ça mérite d’être tenté.  

Retrouver une condition physique normale est aussi un enjeu majeur. Les joueurs donnent trop vite la sensation d’être cramés. 

La seule certitude qui ressort de ce début de campagne européenne, c’est l’état d’esprit. La détermination est bien là et le courage affiché à Manchester a un côté réconfortant. Tuchel n’est donc pas abandonné. Il faut maintenant qu’il garde sa lucidité et arrête de se comporter comme le gars qui a préparé ses cartons et attend son rendez-vous avec Micheline à la compta.  

https://rmcsport.bfmtv.com/football/daniel-riolo-le-paradoxe-psg-2013479.html

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