La Coupe de France est sauvée… mais pas pour tout le monde. Quelques jours après l’annonce de la FFF sur le maintien de la compétition malgré l’épidémie de coronavirus, le club de Flers est contraint de jeter l’éponge. L’équipe de Régional 1 (sixième échelon du foot français) a abandonné avant son sixième tour prévu dès le week-end prochain contre Rouen, une formation de National 2.
« Les conditions pour la bonne tenue de ce match ne sont pas réunies en ce qui concerne notre équipe, explique David Lottin, co-président du FC Flers, pour RMC Sport. On évolue en Régional 1, à l’arrêt depuis presque trois mois, avec des joueurs qui se sont simplement entretenus. Apprendre la tenue d’un match douze jours avant celui-ci, on considère que c’est inconcevable pour l’intégrité physique de nos joueurs. »
« L’iniquité sportive est prégnante »
Privé de compétitions à cause du Covid-19, le club du FC Flers a également peiné pour reprendre l’entraînement en raison des mesures gouvernementales pour le sport. Depuis le début de l’année 2021, les joueurs de cette équipe normande se sont cantonnés à une séance collective sans contact et à deux séances individuelles par semaine. L’écart est trop grand avec son futur adversaire.
« Jouer contre une équipe qui s’entraîne quasi normalement depuis deux mois, certes sans compétition non plus, on considère la marche trop haute, a encore estimé le dirigeant. Aucun préparateur physique vous dirait qu’il n’y a pas de danger à jouer ce match. […] Il y a déjà une différence de niveau avec les deux niveaux qui nous sépare, là l’iniquité sportive est prégnante. On ne peut pas s’entrainer dans les mêmes conditions qu’eux, ni avant ni dans les 10 jours qui s’offraient à nous. »
Pas de dérogation pour s’entraîner en soirée
Déçu de ce forfait, David Lottin ne souhaite pas pour autant s’en prendre à la décision de la Fédération française de football de maintenir la Coupe de France. « La décision de la Fédération part d’un bon sentiment. Mais ils n’ont pas pris la mesure de notre quotidien, a enchaîné le co-président du FC Flers. Ils ont voulu donner un bol d’air dans ce qu’on vit, mais un match, ce n’est pas seulement dire que l’on joue. »
Plus problématique, en revanche, la position du ministère des Sports qui a validé la reprise de la Coupe de France sans donner aux clubs amateurs les moyens de la préparer. Sans dérogation pour s’entraîner en soirée malgré le couvre-feu, difficile pour les joueurs d’être prêt.
« Le ministère botte en touche et nous dit «rapprochez-vous de vos préfets respectifs parce que sinon le couvre-feu tient et vous n’avez pas de dérogation». La préfète de l’Orne n’avait pas donné de dérogation à ce stade. On ne veut pas le jouer dimanche prochain, mais si toutefois ce tour était reporté, il va de soi qu’on s’y rendra s’il peut avoir lieu dans des conditions normales et une préparation normale. »
« On ne sera pas les seuls »
David Lottin est ensuite revenu sur le règlement et les conditions de ce forfait en cours de compétition. Compte-tenu de la situation sanitaire, la FFF ne sanctionnera pas le FC Flers. Ni sportivement, ni financièrement.
« Abandonner une compétition comme ça, c’est synonyme d’amende. On nous a affirmé qu’il n’y aurait pas d’amende, a affirmé le dirigeant flériens. Et normalement, la sanction, c’est aussi de ne pas pouvoir se réinscrire pour la compétition suivante, ils nous ont là aussi confirmé qu’il n’y aurait pas de décision de ce type. Je pense qu’il y aura d’autres forfaits, on ne sera pas les seuls. Il y en a qui ont des conditions sanitaires plus compliquées. Pour le protocole, il faut pouvoir faire tester les joueurs deux fois en 48 heures. »
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