Pour la première fois de son histoire, l’équipe des Comores disputera la Coupe d’Afrique des Nations. Les Comoriens ont décroché ce jeudi le point qui leur manquait, face au Togo (0-0).
Un nuage de bonheur a enveloppé Maroni, la capitale des Comores. Quelques minutes après le coup de sifflet final, les Comoriens sont descendus dans la rue pour célébrer la première qualification du pays à la Coupe d’Afrique des nations. Un moment d’histoire rendu possible grâce à un match nul obtenu à domicile face au Togo (0-0).
Pourtant, rien ne prédestinait cette petite île de 850.000 habitants, ceinturée par l’Océan Indien, à se mêler à la lutte pour la qualification pour la CAN 2022. Dans son groupe, se présentaient des nations aux moyens d’envergure, l’Egypte en premier lieu, avec ses sept CAN et un statut de grand favori. Mais, le 14 novembre 2019, comme le Kenya et le Togo après eux, les coéquipiers de Mohamed Salah se sont montrés incapables de s’imposer face à une vaillante sélection comorienne (0-0), entraînée par Amir Abdou.
Il est l’un des artisans principaux de la montée en puissance des Comores sur la scène africaine. Arrivé en 2014, dans une Fédération en proie à gros problèmes financiers, ce natif de Marseille a réussi à redresser la sélection. « Ça a été beaucoup, beaucoup de travail pendant des années avec le staff. C’est énormément d’acharnement, de pugnacité. On n’a rien lâché », a-t-il expliqué à France TV Sport le 24 mars.
Des joueurs quasiment tous passés par la France
Si les Comores doivent leur succès au travail effectué par Amir Abdou, ils peuvent surtout remercier la diaspora comorienne, majoritairement localisée en France. Onze joueurs, dont le capitaine Nadjim Abdou, ont vécu à Marseille, avant de s’envoler vers l’archipel. Et comme quasiment tous les joueurs des Cœlacanthes, le milieu de terrain de Milwall a connu son premier club dans l’Hexagone. Tout sauf étonnant pour l’ancienne colonie française, qui a acquis son indépendance en 1975.
Pour Amir Abdou, ce réservoir de talents est une chance pour les Comores: « On profite des règles sur les binationaux. Aujourd’hui, il y a une grosse communauté de Comoriens en France et on a beaucoup de jeunes dans des centres de formation qui sont en train d’émerger. »
Aucun joueur dans l’élite du football français, mais une représentation dans les championnats de seconde zone, ou en Ligue 2, National, National 2 ou National 3. Voilà peut-être les limites actuelles d’une sélection encore loin des meilleures nations africaines. Mais cette qualification pourrait convaincre certaines binationaux d’opter pour la nationalité comorienne. Des joueurs comme Wesley Saïd (Toulouse FC), Myziane Maolida (OGC Nice) ou encore Ismaël Boura (RC Lens) seraient dans le viseur du sélectionneur.
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