C’est l’obsession du moment chez les dirigeants. Alors que l’ensemble des clubs professionnels souffrent économiquement en cette période de crise sanitaire, les patrons des différentes formations tentent tous de faire baisser les charges et notamment le premier poste de dépense: la masse salariale.
Depuis plusieurs jours, quasiment tous les clubs de L1 ont ainsi appliqué le chômage partiel. Ce dispositif leur permet de ne payer que 70% de chaque salaire brut et de récupérer sur chacun d’eux 4.850 euros – le plafond maximum – remboursés par l’Etat. Comme le fait remarquer un président de club, « même si cela ne compense pas 70% du salaire de Mbappé, 30% en moins, c’est déjà significatif ». L’attaquant parisien, pour rester dans ce cas précis, touche 1,9 million d’euros par mois. 30% de salaire brut en moins représente donc pour le PSG une économie mensuelle de 570.000 euros.
Un coup de pouce de Macron, et des tractations entre joueurs et clubs
Mais le chômage partiel n’est pas la seule arme dont disposent les clubs. Une autre mesure qui bénéficie aux écuries françaises grâce à l’annonce du président de la République, c’est le report de paiement des charges salariales, qui représentent environ l’équivalent du salaire brut versé aux joueurs. « Et ça, personne n’en parle, mais c’est une une économie très importante pour les clubs, ce serait bien que tous les présidents s’en rendent compte », souffle-t-on au sein de l’UNFP, le syndicat des joueurs.
Dans les discussions actuellement en cours dans les différents groupes de travail chapeautés par la Ligue, ainsi qu’entre syndicats de clubs et joueurs, la tendance n’est pas à une baisse plus importante des salaires, comme au Barça ou en Italie, où la Juventus a annoncé que les joueurs renonçaient à quatre mois de rémunération. L’une des idées qui circulent est plutôt de différer le paiement d’une partie du solde mensuel de chaque joueur, et ce, en fonction de la tranche de salaire.
En clair: un joueur qui gagne 10.000 euros par mois ne serait payé que 9.000. Les 10% enlevés lui seraient reversés ultérieurement. En revanche, un autre gagnant 100.000 euros ne se verrait par exemple payer que 50.000. Les 50% manquants lui seraient également reversés ultérieurement lorsque la situation se serait normalisée. Le principe est simple: plus le salaire est élevé plus la part tronquée et reversée plus tard est importante. Aucune modalité précise n’a pour l’instant été formalisée, mais les discussions avancent et doivent se poursuivre ces prochains jours. Un accord global est espéré pour le début de la semaine prochaine.
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