D’après le toujours bien informé Tariq Panja, journaliste au New York Times, les membres de la FIFA se sont réunis en début de semaine pour réfléchir aux suites à donner face à la crise du coronavirus.
Ce conseil des sages aurait décidé de prendre des mesures, en tout cas d’y réfléchir, pour prévenir les risques de faillites systémiques et de dysfonctionnements structurels de l’économie du football.
En effet, selon de nombreux observateurs, la suspension de la saison sportive, à une date encore indéterminée, risquerait de porter un coup sévère à de nombreuses équipes. Andrea Agnelli, président de l’ECA, le syndicat européen des clubs, parle même de « menace existentielle ».
« Le football est maintenant au point mort, comme nos sources de revenus dont nous sommes dépendants pour payer nos joueurs, nos staffs et d’autres frais d’exploitation. Personne n’est à l’abri. »
La FIFA aurait alors pris les devants et décidé trois choses : la normalisation des choix et des décisions salariales en faveur des joueurs, la modification du calendrier du prochain mercato estival, la mise en place d’un fonds d’aide pour le football.
La baisse ou le report des salaires ?
Premier point, les salaires. Principale dépense des grands clubs européens, les rémunérations pèsent sur les finances. La plupart des équipes ont donc convenu d’imposer une baisse soit via des moyens légaux, comme en France, où des clubs comme Marseille ou Lyon ont fait le choix du chômage partiel, soit à partir d’un accord à l’amiable, entre joueurs et dirigeants, comme à Barcelone récemment.
A Leeds, les choses sont différentes puisque ce sont les joueurs qui, directement, ont décidé de renoncer à leur émolument durant toute la durée de la crise afin d’assurer les rémunérations du personnel administratif.
Face à toutes ces alternatives, la FIFA souhaiterait imposer une régulation et fixer des règles normalisées. Il faut un cadre strict, légal et une réponse globale, appliquée par le plus grand nombre. A l’heure actuelle, le débat porterait sur deux options : la baisse pure et simple des salaires ou le report.
Des discussions sont en cours avec la Fifpro, le syndicat international des joueurs, pour parvenir à la meilleure solution.
Vers une modification du mercato estival ?
Le groupe de travail de la FIFA, conscient des difficultés, réfléchirait aussi à un décalage et à un report du prochain mercato estival, censé ouvrir le 1er juin prochain. On se dirigerait même vers un laisser-faire accordé à toutes les ligues européennes, où « toutes les modifications de dates dans la fenêtre des transferts seraient acceptées et validées par l’instance internationale ».
Les équipes pourraient ainsi effectuer des transactions aussi longtemps que 16 semaines, quatre semaines de plus que le maximum autorisé pour un mercato estival normal. Cela dans le seul but de favoriser les rentrées financières futures d’un grand nombre de clubs, dont leur économie est essentiellement basée sur le trading.
Un fonds d’aide directement financé par la FIFA ?
Enfin dernier point, et non des moindres, la FIFA pourrait mettre en place un fonds d’aide et de soutien pour le football, abondé directement par ses propres revenus. Ce fonds de solidarité aurait comme but « d’aider à payer les salaires des joueurs soudainement retrouvés sans revenu ». Cela n’est qu’une suggestion pour le moment mais la chose a été proposée lors des réunions de travail.
Celles-ci sont encore en cours et des décisions devraient être prises dans les prochains jours.
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