L’initiative se déroule au stade Orange Vélodrome, précisément aux entrées 10 et 12 de la tribune Ganay. « Les étudiants ou les autres personnes dans le besoin viennent d’abord s’enregistrer », détaille Blaise, en charge des bénévoles, tous avec leur chasuble rose Restos du Cœur et un masque de protection.
« Ensuite, ils doivent se désinfecter les mains avec du gel hydroalcoolique pour accéder à leur pack alimentaire. Il y a des madeleines, des bonbons, des compotes, du lait, des conserves, du riz, des pâtes, des légumes, un savon, du papier toilette, du café, du fromage… » Et même un plateau repas offert, par un restaurant des quartiers Nord (La Table de Cana, restaurant situé dans le 16e arrondissement de Marseille).
Sur une affiche, Coluche mime les gestes barrières
Ce jeudi matin, l’opération commençait en douceur, sans grande affluence. Mais chaque personne devait tout de même respecter un écart d’un mètre avec la suivante. La distanciation est de mise, ainsi que les gestes barrières, mimés par… Coluche, sur une affiche spécialement inventée par les Restos du Cœur et affichée dans les coursives du Vélodrome.
Sous la tribune Ganay, deux files d’attente. Une réservée aux étudiants en situation de précarité, notamment ceux qui n’ont pas pu rentrer chez eux et se retrouvent seuls dans leur résidence universitaire. Une autre pour d’autres personnes démunies, et qui sont également accueillies si elles sont dans le besoin, car l’association ne veut exclure personne de ce dispositif solidaire.
« Beaucoup d’étudiants ont des difficultés »
Amir, étudiant étranger, a dû rester sur Marseille pendant le confinement. Il est venu à 11 heures récupérer son pack alimentaire: « Le site internet de mon école d’architecture nous a prévenus qu’il y avait cette opération. Cela permet d’aider les gens dans le besoin. Beaucoup d’étudiants ont des difficultés, en cette période, notamment ceux qui sont dépendants des aides de leur famille et qui n’ont pas pu rentrer chez eux.. Je les encourage à venir ici, et je remercie vraiment les Restos du cœur ».
Les bénévoles de l’association distribuent donc deux sacs. Un repas complet, à consommer dans la journée. Un autre sac avec conserves, pâtes, riz, et de nombreux produits de base, agrémentés de quelques bonbons, pour redonner le moral.
« Le Vélodrome nous permet de respecter la distanciation »
« Cela permet de tenir quatre jours, précise Michel Rodi, le président des Restos du Cœur dans les Bouches-du-Rhône. L’OM nous met à disposition le Vélodrome ainsi que ses moyens humains, logistiques et de communication. Le Vélodrome est un lieu central, connu de tous, avec surtout une surface adéquate qui nous permet de respecter la distanciation sociale ».
« Depuis le début de la crise, la précarité augmente et nous avons constaté une hausse de 20% des demandes, explique-t-il. Nous avons donc décidé d’ouvrir ce centre éphémère, notamment pour les étudiants. Les restaurants universitaires sont fermés, beaucoup de jeunes ont perdu leur petit job. J’espère que cette distribution alimentaire leur permettra de tenir un peu le choc ».
Les salariés de l’OM mettent aussi la chasuble des Restos du cœur
400 packs alimentaires sont disponibles pour être distribués au fur et à mesure (chaque jeudi, au Vélodrome, donc) par les bénévoles des Restos du Cœur, ainsi que quelques salariés de l’OM qui viennent donner un coup de main et enfilent la chasuble de l’association, créée en 1985 par Coluche.
Le club olympien s’engage fortement pendant cette crise sanitaire et a d’ailleurs proposé de mettre ses installations sportives (le stade et le centre Robert Louis-Dreyfus) à la disposition des autorités si celles-ci voulaient organiser, au sortir du confinement, un dépistage massif de la population.
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