Tandis que la France a pour ambition de s’imposer comme une nation sportive à la veille d’organiser les Jeux olympiques 2024, la crise sanitaire a surtout confirmé que le sport est le parent pauvre des politiques publiques, traité comme tel, un sujet politique mineur. Rarement le sport n’a été convoqué sur scène, sauf pour se faire humilier. On l’a vu lors du dernier Tour de France, taxée de compétition machiste et polluante.
Quand il faut serrer la vis en temps de crise ou trouver un bouc-émissaire, le sport est souvent le premier désigné, le vilain petit canard. La ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu a elle-même regretté le déficit d’image dont souffre le sport, ce samedi sur RMC, alors même que les bienfaits de la pratique sportive et la contribution du secteur et de la filière sport à la richesse nationale sont connus et documentés.
Maracineanu appelle à « soutenir tous les acteurs économiques »
« Cela rejoint la problématique plus générale de la place du sport dans la société, que j’ai envie de changer depuis que je suis à la tête du ministère des Sports, a-t-elle expliqué dans les Grandes Gueules du Sport. C’est sûr que ce n’est pas le meilleur moment pour y parvenir, mais on peut en parler. Et dire que le sport, c’est le premier maillon de politiques publiques, qu’il ne faudrait pas s’acharner dessus dans cette période difficile pour tout le monde. Mais, au contraire, arriver à se serrer les coudes et soutenir tous les acteurs économiques qui font vivre les clubs. »
100 millions d’euros, ça ne suffira pas
Certains clubs en auront bien besoin dans les mois qui viennent, alors que le pire des scénarios envisagés s’est produit, avec la réduction de la jauge autorisée à 1.000 personnes dans les stades. Une catastrophe notamment pour les clubs de rugby, très dépendants de leur billetterie.
« 1,8% du PIB national est généré par le sport. Il y a énormément d’acteurs économiques qui sont derrière tout ça, de l’événementiel, toute une filière qu’il faut continuer à soutenir, a rappelé la ministre à notre antenne. On est sur des montants annoncés, de compensation de la jauge, qui vont tourner autour de 100 millions d’euros pour le sport. Maintenant, il faut qu’on trouve des moyens de répartir cet argent. Les montants ne suffiront pas à compenser toute la perte. »
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