Philippe Hinschberger l’avoue, le confinement lié à la crise du coronavirus l’a un peu déboussolé. Alors, l’entraîneur de Grenoble (neuvième de Ligue 2), bien connu dans le milieu pour pousser la chansonnette, a sorti sa guitare pour composer un morceau dédié aux travailleurs en première ligne dans la crise du Covid-19: personnel soignant, caissier(ières), artisans, restaurateurs. Sa production, inspirée des « Passantes » de George Brassens (aussi reprise par Francis Cabrel), a été publiée sur le compte Twitter officiel du club.
« Ça fait longtemps que je joue de la guitare pour faire des soirées avec mes potes où jouer tout seul comme ça, nous confie-t-il. J’ai l’habitude quand il y a des événements comme un anniversaire ou un mariage d’adapter les paroles d’une chanson. Là, l’instant est plus grave, mais en faisant un footing avant-hier, j’ai pensé que ce serait bien que je fasse une petite chanson pour remercier les gens qui bossent dans des conditions très difficiles. »
A l’instar de Jean-Louis Leca, gardien de Lens qui a repris « Les Corons » avec sa fille, Hinschberger a apporté un peu de légèreté dans ce climat anxiogène avec une pensée pour ses nombreux proches dans le secteur médical où ses copains « qui tiennent des restos et qui sont réduits à ne pouvoir rien faire, sans recette ». « Quand on a, sans prétention, un tout petit talent, c’est bien de le montrer », poursuit-il.
« Je n’avais pas la tête au foot, j’ai débranché »
Depuis près de deux semaines, l’ancien entraîneur de Metz est à l’arrêt. Après le report du match à Orléans, le vendredi 13 mars, les dirigeants du club ont mis le staff et les joueurs en congés payés pendant deux semaines. « Je pense qu’à partir de lundi, nous serons en chômage partiel, précise-t-il. J’ai la chance d’avoir une maison sur l’île de Ré. Je suis parti avec ma femme le lundi après-midi quand on avait encore la possibilité de se déplacer. Je préfère être confiné dans ma maison que je vois trop rarement pendant l’année quand je suis à Grenoble. Ça me permet d’en profiter. »
« La semaine dernière, je n’avais pas la tête au foot, confie-t-il. J’ai complètement débranché, j’étais un peu abasourdi par le fait de ne pas pouvoir sortir. Je comprends très bien tout ça, les mesures mais nous qui sommes amateurs de liberté, on se retrouve bloqué. »
Sur l’île charentaise, qui a enregistré une arrivée massive d’habitants pour le confinement, l’ancien milieu de terrain parvient à s’occuper. « Je fais ce qu’on a le droit de faire, promet-il. Tous les trois jours, je fais quelques courses et une fois tous les deux jours, on sort faire un footing avec me femme de 30-40 minutes proche de notre domicile. Les plages sont fermées, les pistes cyclables aussi. C’est difficile parce que c’est un endroit qui vous met vite dans une ambiance de vacances. »
Entraînement collectif à distance avec les joueurs lundi
En parallèle, il est resté en contact avec son staff et ses dirigeants, notamment pour évoquer le flou au sujet d’une éventuelle date de reprise. Il va aussi renouer le lien avec les joueurs à partir de lundi.
« On va se mettre en relation avec tous nos joueurs à une heure bien définie pour que cette petite séance de sport qu’ils peuvent faire chez eux, on puisse la faire ensemble, explique-t-il. L’objectif est de créer du lien, qu’on puisse se revoir. Ça fera déjà quinze jours qu’on est séparé. Dans les premiers jours, il n’y a pas de souci au niveau de la motivation. Par contre, ça va durer certainement et il peut y avoir une perte motivation même si le joueur sait qu’il faut qu’il soit prêt. » Lui aura répété le temps de répéter ses gammes à la guitare.
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