Le football français dans son ensemble affronte, en plus des conséquences de la crise sanitaire, un défi supplémentaire pour sa survie, dans le cadre du conflit ouvert avec le diffuseur Mediapro, qui s’était adjugé en 2018 80% des droits de la Ligue 1 pour 780 millions d’euros. Le groupe sino-espagnol n’a pas versé l’échéance début octobre et ne compte pas le faire en décembre puisqu’il souhaite revoir les modalités du contrat de cette saison et a engagé une procédure en conciliation avec la Ligue (LFP). Celle-ci pourrait durer jusqu’à cinq mois, à moins que le conciliateur Marc Sénéchal ait prévu d’achever le processus début décembre. Le sujet est d’importance. Car les droits TV représentent près des deux tiers, parfois davantage, des recettes encaissées par les clubs de Ligue 1.
Aulas: « Trouver une autre approche digitale »
« Je pense que dans le cadre de la médiation qui est en cours, on doit pouvoir, en fonction des lots attribués à Mediapro, trouver un bon équilibre pour qu’il abandonne un certain nombre de lots et qu’un groupement de gens qui veulent sauver le football français viennent nous aider, a estimé le président de l’OL Jean-Michel Aulas, dans Top of the foot ce mardi sur RMC. L’Etat doit nous aider à régler le problème, peut-être en faisant abstraction d’un certain nombre de charges sociales. Deuxième type de solution, c’est de se situer dans une autre approche. Il faut trouver une approche digitale qui ne soit plus telle qu’elle a été conçue avec des lots exclusifs, qui sont limités par définition. Il faut trouver quelque chose qui permettra de calibrer l’offre en prix et en segmentation en fonction de ce que souhaite l’utilisateur. »
Le président de l’OL a aussi estimé que les instances décisionnaires avaient cumulé un certain nombre d’erreurs depuis le printemps dernier, et l’arrêt prématuré du championnat de France, « parce qu’on a voulu faire différemment de tout le monde »: « Mediapro a toujours pensé que ses images seraient diffusées par Canal Satellite et un certain nombre d’autres diffuseurs. Tous les abonnés de Canal Satellite n’ont pas eu accès aux images que diffusait Mediapro. Quand Mediapro a défini un prix à l’époque, il paraissait hyper cher, mais il paraissait, au travers du nombre d’utilisateurs qui pourraient y accéder, possible. Petit à petit, tout s’est refermé. Parce qu’encore une fois, on a démarré le championnat trop tôt. C’est une erreur vraiment dramatique. Mediapro s’est trouvé dans l’incapacité de distribuer. »
https://rmcsport.bfmtv.com/football/conflit-lfp-mediapro-aulas-propose-deux-solutions-pour-regler-la-crise-2004610.html