Ses débuts à Chelsea étaient idylliques avec sept buts en sept matches dès son arrivée à l’été 2017. Alvaro Morata, immédiatement adopté par le public londonien, a ensuite perdu pied peu à peu dans la capitale anglaise, achevant la saison avec onze buts au compteur pour finalement rater d’un rien le voyage pour la Coupe du monde avec la Roja. Dans une interview très forte accordée à El Mundo, le buteur de 25ans est revenu avec beaucoup de sincérité sur ses troubles, dont il est sorti grâce, notamment, à la naissance de ses deux jumeaux en juillet.
« Ce n’était pas une dépression, mais j’ai passé une très mauvaise période, explique l’Espagnol. Je suis arrivé à Londres, j’ai marqué sept buts en sept matchs, les supporters ont chanté pour moi, les gens m’ont aimé et, tout à coup, je me suis blessé… J’ai voulu jouer avec des douleurs et j’avais tort. J’ai appris beaucoup de choses, ce fut une année très difficile. J’ai quitté ma maison pour être à la Coupe du monde et à la fin je n’étais pas à la Coupe du monde. J’étais sans rien. Ce sont des choses difficiles quand on les vit, mais on apprend. Heureusement ma femme m’a toujours soutenu et l’arrivée des jumeaux a rendu tout plus supportable, c’était spectaculaire. J’ai appris à contrôler mes émotions, positives et négatives. La paternité permet de différencier ce qui est vraiment important dans la vie. Vous rentrez à la maison après un match nul, énervé, et vous réalisez que c’est votre travail et qu’il est important, mais ce qui est vraiment important c’est que vos enfants soient en bonne santé. »
Coupé de tout
« L’année dernière, j’avais un niveau de tension très élevé, que j’ai payé avec les arbitres, avec mes adversaires aussi. Je ne voulais parler à personne. Même ma femme m’a dit ‘tu as tort d’être comme ça’. Je me suis mis en colère et j’ai même pensé qu’elle se retournait aussi contre moi, elle qui m’aime plus que tout, tout comme je l’aime… »
Buteur face à Vidi en Ligue Europa le 4octobre (1-0), il a célébré sans sourire. Sans l’ombre d’une joie. Il s’en explique: « Je n’ai pas besoin d’être heureux pour marquer un but contre une équipe beaucoup plus faible que la nôtre. J’aurais dû en marquer plus d’un, c’est pour ça que je n’étais pas content. » Et assure qu’il est à nouveau un homme heureux, à défaut d’être un footballeur comblé: « Je suis une personne heureuse, surtout en dehors du terrain, en dehors du football. Dans le football, je voudrais être plus heureux et pour cela, je dois marquer plus de buts. Mais je suis sûr qu’ils viendront petit à petit, car j’ai des occasions. »
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