Dans les prochaines semaines, Damien Le Tallec pourrait obtenir la nationalité russe. Le joueur de 29 ans, cadre du MHSC depuis un an et demi, a fait les démarches « à 80-90% » comme il le confie à RMC Sport. Cette information peut étonner vue de l’extérieur. A y regarder de plus près, elle fait sens. De 2014 à 2016, il a évolué au Mordovia Saransk dans l’Ouest, à mi-chemin de Moscou et de Kazan. Il y avait été performant, ce qui lui a permis de signer à l’Etoile Rouge de Belgrade en Serbie et de véritablement se relancer, lui qui n’avait pas réussi à s’imposer au Borussia Dortmund après sa formation à Rennes. Surtout, il y a rencontré sa femme et aujourd’hui, son fils a la double nationalité française et russe.
Une femme et un fils russe
« La Russie est un pays que j’adore, j’ai eu un passage excellent là-bas footballistiquement, et aussi personnellement, assure-t-il. J’aime y vivre, y être. J’ai acheté une maison là-bas, mon après-carrière, je sais que ce sera entre la Russie et la France. (…) J’adore l’Est, ma carrière a été faite comme ça, j’adore l’étranger. Après, j’adore la France aussi, c’est pour ça que j’y suis. Cela fait longtemps que je l’ai entreprise, cette démarche, ajoute-t-il. Mon fils a les deux passeports, et c’est compliqué quand tu arrives à l’aéroport avec mon passeport français. Il faut faire le visa à chaque fois. J’en ai un peu marre. Je veux me faciliter la vie ».
Le rêve de la Sbornaïa
Après son passage en Allemagne chez les Borrussens, il avait joué une saison à Nantes en Ligue 2 puis avait tenté sa chance au Hoverla Uzhhorod, ville à la frontière de l’Ukraine et de la Slovaquie. Si Damien Le Tallec obtient « le sésame » comme il l’appelle, il sera sélectionnable avec la Sbornaïa. « Le plus important pour moi, c’est de terminer mes papiers, pour ma vie personnelle et si j’ai mes papiers au mois de juin, on verra s’il y a un bonus, c’est tout. » La Russie est pour rappel qualifiée pour l’Euro 2020 où elle rencontrera en poule le pays de Galles, l’Angleterre et la Slovaquie.
Les Russes l’apprécient
En Russie, Damien Le Tallec, ancien international français -16 ans, -17 ans, -18 ans, -19 ans et -20 ans, quand les catégories portaient encore ces appellations, a gardé une bonne image. « Mon ancien entraîneur, très connu en Russie, a fait un interview sur moi et a dit « pourquoi pas ». Un ancien sélectionneur aussi a parlé de moi et a dit que si j’avais les papiers, que le coach le voulait, « pourquoi pas ». Je suis dispo. Je connais tous les joueurs, je suis tous les matchs. Ce sera que du bonus. S’ils me prennent je serai très content d’y aller, sinon j’irai en vacances, chez moi. Ce serait exceptionnel d’être international. Mon fils, il pourrait voir son père être international en France ou en Russie. Ce serait exceptionnel pour ma femme aussi. »
« Ce n’est pas que pour jouer l’Euro »
Pour le moment, le milieu, reconverti défenseur pour le bien du 3-4-1-2 de Michel Der Zakarian, se perfectionne. « Il y a eu beaucoup de rendez-vous, j’ai tout fait. Ça devrait aller. Je vais avoir des tests de langues, mais je suis calé. Je prends même des cours de russe car je veux le parler parfaitement. Il faut avoir un minimum de respect pour le pays. Il faut bien le parler. Je suis très serein. » Et si récompense (même petite) il doit y avoir, le frère d’Anthony Le Tallec et cousin de Florent Sinama-Pongolle sera le plus heureux du monde. « Ce n’est pas que pour jouer l’Euro, ça peut être des matchs amicaux. Je vais avoir 30 ans au mois d’avril. Je sais très bien que c’est compliqué d’appeler des joueurs de mon âge. Après, j’ai un certain vécu, je joue en Ligue 1, si je peux apporter quelque-chose, pourquoi pas. »
https://rmcsport.bfmtv.com/football/montpellier-ce-n-est-pas-que-pour-jouer-l-euro-le-tallec-explique-pourquoi-il-veut-la-nationalite-russe-1851950.html