« C’est un boss très spécial ». Riyad Mahrez, capitaine et star de l’Algérie, ne tarit souvent pas d’éloges au sujet de Djamel Belmadi. Le sélectionneur des Fennecs est considéré comme l’un des éléments clés de la réussite de l’équipe nationale dans cette 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Après quatre victoires en autant de matches, sans le moindre but encaissé, les Verts affrontent ce jeudi (18h) la Côte d’Ivoire pour une place dans le dernier carré de la compétition.
Une telle performance n’avait pas été réalisée depuis 2010 par la sélection. Surtout, les prestations autorisent les supporters à espérer le succès connu par l’équipe de 1990, qui s’était imposée à domicile. La seule victoire de l’Algérie dans l’histoire de la CAN.
Ramené de la sérénité et de l’ambition
L’une des réussites de Djamel Belmadi, 43 ans, réside dans sa gestion. Sur le plan de la relation avec les médias, le temps des conflits exubérants de Rabah Madjer est révolu. Ce qui ne l’a pas empêché l’ancien joueur de l’OM d’être ferme avec un journaliste insistant, ou de tenir à distance les médias lors des matches amicaux de préparation qui n’ont pas été diffusés.
Au sein du vestiaire, les joueurs ont adhéré à son code de conduite. « Le sport de haut niveau requiert des exigences sans faille sur l’aspect de la discipline, expliquait-il le 29 juin en conférence de presse. Je transmets à mes joueurs un discours clair, assez direct. C’est mon fonctionnement, avec moi les règles sont bien établies. Il y a beaucoup de communication entre moi et mes éléments. L’aspect psychologique est très important dans la communion avec le groupe ».
Des choix forts
Cette façon de faire, qui a notamment conduit à l’exclusion d’Haris Belkebla pour un écart sur Internet jugé obscène, a séduit Riyad Mahrez. « L’état d’esprit n’est pas le même, a admis l’ailier après la victoire contre la Tanzanie (3-0). On aborde mieux les matches et les compétitions et je pense que le coach y est pour quelque chose ».
Depuis sa nomination en août 2018, Djamel Belmadi a eu le temps de faire des choix forts. Juste après son arrivée, il avait d’ailleurs prévenu les sélectionnables: « Celui qui ne se donnera pas à fond en sélection, il ne sera plus convoqué et cela quel que soit son statut et le club dans lequel il joue ».
Des joueurs peu fiables comme Faouzi Ghoulam et Nabil Bentaleb ont ainsi été laissés sur le carreau, alors que des éléments expérimentés tels que Sofiane Feghouli et Raïs M’Bolhi ont été réintégrés. Des joueurs du championnat local ont eu leur chance, sans oublier le choix d’appeler à la dernière minute Andy Delort, tout juste naturalisé, mais qui a clamé haut et fort sa détermination à tout donner.
Un travail tactique salué
La patte de Belmadi, élu meilleur entraîneur de la phase de poules, est bien visible sur le terrain également. Ne serait-ce que dans le choix des titulaires, avec l’imposant Baghdad Bounedjah en pointe, la révélation Ismaël Bennacer dans l’entrejeu, le revenant Youcef Belaïli ou encore la présence d’Aïssa Mandi en charnière centrale. Quant aux remplaçants, ils ont eu l’opportunité de se montrer avec brio contre la Tanzanie. « Tout le monde est concerné », s’est alors réjoui l’ex-milieu offensif, lui même sélectionné à 20 reprises entre 2000 et 2004.
Dans le jeu, la progression de l’équipe est flagrante. Riyad Mahrez a livré son explication: « Entre le départ de Gourcuff (en 2016, ndlr) et l’arrivée de Belmadi, on n’a pratiquement pas travaillé tactiquement. Là, on travaille énormément. (…) Avant, on jouait un peu tous de notre côté ».
Avec tous les feux au vert, Djamel Belmadi reconnaît qu’il est possible que l’Algérie inscrive une deuxième ligne à son palmarès: « Il y a pas mal de temps qu’on dit qu’on est ici pour réaliser ce que personne ne croit peut-être. Nous, on y croit. C’est gratuit, ça ne coûte rien d’être ambitieux, même si les objectifs sont très élevés ».
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