L’annonce du retrait de King Street et la mise sous protection du tribunal de commerce ont placé les Girondins de Bordeaux dans une situation très critique. Formé en Gironde, Bixente Lizarazu a regretté auprès du Parisien le comportement des propriétaires américains et craint de voir d’autres clubs de Ligue 1 connaître de pareilles difficultés.
L’annonce du désengagement de King Street des Girondins a fait l’effet d’une bombe ce jeudi en Ligue 1. Placé sous la protection du tribunal de commerce, le club bordelais cherche un repreneur et se retrouve en gros danger. A l’image d’Alain Giresse ou Christophe Dugarry qui ont durement critiqué la gestion de Bordeaux par des « ordures » ou des gens « appâtés par le gain », Bixente Lizarazu a également réagi aux difficultés de son club formateur.
« Je suis assez dégoûté pour plusieurs raisons, a expliqué l’ancien latéral de l’équipe de France dans un entretien accordé au journal Le Parisien. La situation était déjà assez compliquée mais franchement, je ne pensais pas que King Street lâcherait ainsi le club à cinq journées de la fin. Lâcher si vite, cela veut dire qu’il n’y a pas d’informations très rassurantes et surtout le faire à ce moment précis, cela veut dire ‘je n’en ai rien à foutre de votre club’. »
Lizarazu: « Cela doit servir de leçon au football français »
Formé aux Girondins avant de faire l’essentiel de sa carrière en club au Bayern Munich, le champion du monde 1998 a ensuite mis en garde les autres clubs qui pourraient connaître une situation similaire à l’avenir.
« De toute façon, dans les clubs où il n’y a pas ni transparence ni sérénité en ce moment comme Marseille Bordeaux Nantes ou Saint-Etienne, ce n’est pas vraiment une surprise de constater que tout peut arriver, a encore pesté l’ex-latéral gauche des Bleus. Mais vraiment, je suis aussi choqué qu’écœuré. »
Selon le joueur reconverti consultant, l’exemple de Bordeaux est symptomatique du football moderne où de richissimes propriétaires rachètent les clubs.
« Arrêtons de croire qu’il y a des milliardaires qui viendraient sauver des clubs. Cela relève du mythe, a enchaîné bixente Lizarazu. Cela n’existe pas. De la même manière qu’on s’était réjoui de l’augmentation irréelle des droits télé, il ne faut pas rêver au sauveur qui rachète un club pour le plaisir. Tout cela doit servir de leçon au football français. […] C’est gravissime pour Bordeaux et il y a de quoi être inquiet. Mais je le répète, cela peut arriver à tout le monde, il n’y a pas un club qui est à l’abri de ce genre d’histoire. »
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