Il ne sait pas quand ni combien de temps il possédera, mais il sait qu’il aura du travail. Préparateur physique du FC Nantes et des Bleus, Cyril Moine a évoqué ce dimanche soir les conséquences du confinement sur les joueurs, et les défis qu’il faudra relever à la reprise – quand l’épidémie de coronavirus le permettra.
Les joueurs étant contraints de rester chez eux, et les entraînements collectifs impossibles, les footballeurs vont logiquement perdre du rythme pendant la crise sanitaire. Mais ce n’est pas le seul problème. « Pour moi la plus grosse problématique était l’impact psychologique, explique Cyril Moine. Au début du confinement les joueurs partaient presque en ‘vacances’ dans leur tête, mais ils ont vite compris que ce n’était pas le cas, ils ont réalisé que le confinement est quelque chose de difficile à supporter. J’ai des retours de joueurs qui ont de plus en plus de mal, qui ont aussi des difficultés à trouver des moyens de s’entraîner à l’extérieur, et qui commencent donc à travailler à l’intérieur. »
« On va libérer des fauves qui étaient en cage, il faudra être prudent »
Histoire de ne pas être totalement hors de forme lorsque la Jonnelière rouvrira ses portes. « Quand on a une coupure classique à l’été, avec en général quatre semaines de vacances, on se rend compte qu’ils ont toujours une certaine base, même si en général ils ont beaucoup perdu sur les courses à haute intensité, témoigne le préparateur. Disons qu’il faut remettre la machine en route. Aujourd’hui ça va être le même problème, et encore que… Je pense qu’il faudra reprendre le championnat le plus rapidement possible – on s’adaptera – pour qu’il y ait ensuite une vraie coupure avant la saison qui va suivre derrière. Si on bénéficie de 15 jours (avant la reprise des matchs) ça serait bien, avec deux semaines on fait pas mal de travail. Bien sûr, on n’aura pas de premières rencontres où ça va pétiller, même si les joueurs peuvent se donner en première mi-temps avant de s’éteindre. Mais la problématique sera la même dans tous les clubs. On partira sur un pied d’égalité. »
L’autre enjeu, et il est de taille, sera d’éviter au maximum les blessures. « Psychologiquement on va être heureux de retrouver le terrain, on va libérer des fauves qui étaient en cage, dont il faudra être prudent dans la gestion des entrainements pour éviter que tout le monde se mette dans le rouge et que ça pète de partout, prévient Cyril Moine. Il faudra être bon sur la gestion des entrainements et ne pas tout faire d’un coup. »
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