On pensait voir Cavani débarquer à l’Atlético de Madrid, il n’est pas venu. On croyait Kurzawa arriver à la Juventus, après un échange avec De Sciglio, l’affaire a capoté. On espérait Giroud retrouver une place de titulaire en signant à l’Inter, à Tottenham ou même à Bordeaux, rien ne s’est passé comme prévu.
Finalement, si on faisait le bilan sur nos seules premières impressions, on se dirait que le mercato hivernal, cru 2019-2020, serait plutôt léger, sans dépense fastueuse ni transfert record. En fait, pas vraiment. Sur les seuls championnats du big-five – Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie et France – 888,6 millions d’euros ont été dépensés.
Plus faible que la saison dernière mais globalement plus haut
C’est certes 20% de moins que les 1,107 milliard d’euros investis l’année dernière mais c’est la deuxième plus grande performance de toute l’histoire du football européen sur un mercato hivernal. En moyenne, sur les 10 dernières saisons, la moyenne est à 549 millions d’euros, soit 61% de moins que le total cette année.
Mieux encore, c’est la première fois que, sur l’ensemble des deux mercatos, été et hiver, les clubs du big-five ont dépensé plus de 6 milliards d’euros. En 2019-2020, les 98 équipes auront investi respectivement 5,7 milliards d’euros et 888 millions d’euros en indemnités de transfert. En 2010, 1,5 milliard avait été dépensé. Et en 2015, 3,8 milliards.
La tendance reste toujours à la hausse. Et cela fait déjà quelques années que ça dure. Plus précisément, depuis 2019, lorsque l’UEFA a modifié son règlement afin de permettre à un joueur ayant disputé la Ligue des champions ou la Ligue Europa en première partie de saison de pouvoir le faire avec une autre formation en deuxième partie de saison.
C’est d’ailleurs à partir de cette date que le mercato hivernal a battu son record et a dépassé le milliard. Et cette volonté de s’arracher les meilleurs joueurs européens continue. C’est ce qui a permis à Manchester United de dépenser 55 millions d’euros pour s’offrir les services du Portugais Bruno Fernandes, ancien joueur du Sporting Portugal, qualifié en seizième de finale d’Europa League. Ou encore Erling Braut Haaland, vendu à Dortmund alors qu’il avait performé avec Salzbourg en C1 lors de la première partie de saison.
La règle de l’UEFA n’explique pas tout
Mais ce changement de règle n’explique pas tout. Cela n’explique pas les 60 millions d’euros dépensés par l’AS Monaco, même pas qualifié en coupe d’Europe. Idem en Angleterre, où trois clubs seulement n’ont pas été actifs sur ce mercato, dont Chelsea et Manchester City, pourtant présents en Ligue des champions. Et que dire encore du Hertha Berlin, 12e de Bundesliga la saison passée, qualifié nulle part en Europe, qui a investi plus de 77 millions d’euros cet hiver.
Globalement, c’est le marché qui a explosé. Les droits TV ne cessent de croître, et vont encore s’intensifier, qu’il s’agisse des droits nationaux ou internationaux, dans les prochaines années. Les recettes augmentent, la visibilité du football grandit et, inexorablement, sa croissance économique.
A ce niveau, la règle est simple, plus il y a de l’argent, plus il y a de dépenses. Et comme c’est un jeu de vases communicants, les clubs achetant et vendant entre eux, cela risque de durer …
https://rmcsport.bfmtv.com/football/bilan-du-mercato-la-tendance-des-depenses-est-toujours-a-la-hausse-1851936.html