Le 26 novembre 1994, Eric Di Meco et l’AS Monaco se déplacent à Furiani lors d’une rencontre qui dégénérera complètement après des erreurs d’arbitrage. Le club corse n’est alors pas au mieux au classement en Ligue 1 et a cruellement besoin de points, tandis que les Monégasques débarquent sur l’île de Beauté avec un effectif solide et sûr de ses forces (Youri Djorkaeff, Lilian Thuram, Eric Di Meco, Sonny Anderson, Emmanuel Petit…).
Et très vite, les Monégasques vont comprendre ce qui les attend en Corse: tandis qu’un but est refusé au SC Bastia, alors mené 0-2, les supporters locaux commencent à se déchaîner en tribunes. « Bombes agricoles, envahissement du terrain, le juge de touche qui se sent en danger et qui rentre en courant (vers le vestiaire), puis une altercation avec un début de bagarre, se souvient Di Meco, alors défenseur de l’ASM, dans un extrait du dernier épisode de « Bad Boys » diffusé lundi soir sur RMC Sport 1. Et là, je me fais péter le nez. »
« Quand tu mets des coups, à un moment, il y a des mecs qui veulent t’attraper »
Juste avant la mi-temps, alors que l’arbitre est rentré aux vestiaires et qu’une bagarre éclate entre les joueurs, le milieu de terrain bastiais Laurent Moracchini (1988-1997) lui assène un violent coup de boule. Eric Di Meco se retrouve avec le nez en sang. « Laurent fréquentait le même bar-restaurant que nous. On l’avait conditionné une semaine, dix jours avant, sur Eric Di Meco, révèle Antonio Luciani, supporter de Bastia. ‘Laurent, Di Meco ne va pas venir faire le malin ici’, ‘Di Meco ne va pas nous mettre à l’amende !’. »
Conditionné, donc, Laurent Moracchini commet l’irréparable. « Parfois, on dépassait les bornes. Là, je les ai bien dépassées, concède Moracchini 26 ans plus tard. A l’époque, tout le monde voulait choper Di Meco, parce qu’il mettait des taquets à tout le monde. Il aurait mieux fait de jouer à Bastia à l’époque ! (…) Apparemment, ça a fait plaisir à pas mal de monde. Mais je le regrette quand même. »
Beau joueur malgré tout, Di Meco admet presque avoir mérité ce petit traitement de faveur. « Je comprends très bien ce qu’il veut dire. Quand tu mets des coups, à un moment, il y a des mecs qui veulent t’attraper. Et quand tu te fais attraper, tu ne peux pas pleurer. C’est la vie: quand tu en donnes, tu t’en prends aussi. » Si la partie ira jusqu’à son terme (2-2), l’ASM récupèrera finalement les trois points sur tapis vert. Le SCB, lui, prendra deux matchs de suspension de terrain (dont un avec sursis).
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