Il est l’un des héros de cette tragique soirée. Le 13 novembre 2015, le terrible bilan des attentats djihadistes commis à Paris et Saint-Denis, qui ont fait 131 morts et plus de 450 blessés, aurait pu être bien plus lourd. Au Stade de France, Salim Toorabally travaillait comme agent de sécurité affecté au contrôle des billets des spectateurs du match de football France-Allemagne (2-0).
« Une personne s’est présentée à moi et voulait entrer. Elle m’a dit: ‘Je dois entrer, il faut que je rentre’. Je lui ai formellement refusé l’accès », se souvient-il devant les caméras de RMC Sport. Cet individu était l’un des trois kamikazes qui ont actionné leur ceinture explosive aux abords de l’enceinte sportive. Une personne, Manuel Dias, est morte dans l’une de ces explosions.
Reçu par Hollande et Matuidi
Quatre ans après, Salim Toorabally a assisté à la commémoration annuelle organisée à proximité du Stade de France ce mercredi. « À chaque fois que je retourne au Stade de France, c’est pour moi quelque chose qui est très émotionnel. J’ai un coeur gros, qui me rappelle des souvenirs », confie-t-il, non loin des ministres et des élus locaux qui ont assisté à la cérémonie.
Reçu par François Hollande, le président de la République de l’époque, Salim Toorabally a été décoré de la médaille d’argent de la sécurité intérieure, décoration décernée par le ministre de l’Intérieur en personne. Il a également eu l’occasion de s’entretenir avec Blaise Matuidi, qui lui avait exprimé toute sa gratitude d’avoir su assurer la sécurité de sa famille qui était présente au stade ce soir-là.
« La page n’est pas tournée »
S’il n’a pas été blessé physiquement par les explosions, le stadier mauricien n’a pas été épargné psychologiquement: « Je pense qu’on s’en souviendra toujours. C’est dur de se reconstruire après cet attentat. Dans ma tête, la page n’est pas tournée. J’essaie de me faire croire qu’elle ne l’est pas, mais ça ne fonctionne pas. À certains endroits, quand je retourne au Stade de France, j’ai toujours cette odeur d’explosion, de souffre, de brûlures. »
« Depuis cette date, je donne une grande importance pour ma famille. Je travaille, je vais beaucoup en vacances et je profite pleinement de la famille », conclut-il.
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