En 2016, le GS Consolat avait manqué la montée en Ligue 2 pour un petit point. En 2017, c’est à la différence de buts qu’il avait cette fois échoué. Depuis, le club des quartiers nord de Marseille a vécu bien des péripéties: une relégation en National 2, un changement de président, un changement de nom – puisqu’il est devenu l’Athlético Marseille – et encore une rétrogradation, administrative cette fois, en N3 à l’issue de la saison dernière.
Mais aujourd’hui, c’est pour une raison bien plus joyeuse que le club phocéen refait parler de lui. Dimanche, l’Athlético recevra Rennes à Fos-sur-Mer, en 16es de finale de la Coupe de France. A cette occasion, son directeur sportif, qui n’est autre que l’ancien buteur de l’OM Mamadou Niang, a répondu aux questions de RMC Sport.
Que devient Mamadou Niang? Quel est votre rôle au sein du club?
Mamadou Niang reste toujours le même, qu’il soit joueur, entraîneur adjoint, ou maintenant directeur sportif. J’essaie de rester moi-même, sauf que mon quotidien a un peu changé. Avant j’étais sur le terrain, très proche des joueurs, je participais même à certaines séances avec eux. Maintenant je suis davantage derrière mon téléphone, derrière le bureau. J’essaye de gérer un peu tout ce qui est lié au sportif. C’est quelque chose de différent mais ça me plait, je reste dans ce milieu.
Vous aviez encore une licence de joueur récemment?
Non, non, je n’avais pas de licence de joueur. Tout le monde pensait que j’allais rechausser les crampons, ça m’aurait fait plaisir, mais à un moment donné il faut laisser la place aux jeunes, pour qu’ils puissent s’exprimer, avoir du temps de jeu et progresser.
Est-ce qu’il est dur pour l’Athlético de se faire une place à Marseille dans l’ombre de l’OM?
Il faut savoir différencier les choses. Aujourd’hui on est un petit club, on n’aspire pas du tout à côtoyer l’OM, à le concurrencer. On fait notre bout de chemin de notre côté. L’OM est un monstre dans le championnat de France, l’un des plus grands clubs européens aussi, de par son histoire et ses résultats, avec encore une finale de Ligue Europa récemment. Nos joueurs sont supporters de l’OM à 90%. Je dis 90 parce qu’on en a quelques-uns venus de région parisienne aussi (rires). Moi-même en tant que directeur sportif de l’Athlético Marseille je suis supporter de l’Olympique de Marseille. Je lui souhaite le meilleur, et je vais quand je peux au Vélodrome.
On sait que le sujet est un peu tabou à Marseille, mais est-ce que l’OM vous aide?
Pour le moment il n’y a pas de lien, mais on n’est pas non plus là à se plaindre. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Si un jour l’OM décide de nous filer un coup de main, ce sera avec grand plaisir. Mais on n’en est pas là aujourd’hui.
Quelles sont les valeurs de l’Athlético? C’est important que les quartiers nord soient représentés?
C’est important oui. Les quartiers nord ont eu une mauvaise réputation, et le club lui-même a eu du mal à s’en défaire. On a beaucoup travaillé ces dernières années sur ça, à faire les choses proprement. Que ce soit le comportement sur le terrain ou en dehors, les jeunes sont vraiment appliqués, ils donnent leur maximum pour redorer l’image de l’Athlético Marseille. Nos valeurs, c’est l’humilité, le respect et la solidarité. Pour le moment je dirais que ça se passe bien, même s’il y a encore du travail à faire.
Quel est l’objectif du club cette saison?
A court terme ce sera la montée en N2. Le club a eu une grosse déception avec la rétrogradation (administrative) en N3, mais on l’a acceptée. On est reparti au combat, on espère remonter dès cette saison, et à moyen terme solidifier notre place en N2 et peut-être remonter en National. C’est la place que le club mérite, je pense.
Ce match Athlético-Rennes, c’est un coup de projecteur magnifique ? Une occasion de faire parler du club?
Les joueurs ont atteint ce niveau de la compétition de par leur mérite. Ce n’était pas évident, ils ont affronté des équipes compliquées à battre, mais on a réussi à se qualifier le plus souvent à l’extérieur. Le mérite leur revient. C’est un beau cadeau pour eux que de recevoir un club de Ligue 1 en 16es. On va accueillir ça comme une fête et essayer d’en profiter un maximum. J’espère qu’à l’avenir certains auront la chance de rejouer contre des clubs de L1, mais je sais aussi que dans l’effectif certains joueurs sont âgés, et qu’ils savent qu’ils ne joueront plus au-dessus. Donc je leur ai dit de prendre un maximum de plaisir.
Marseille-Rennes, il y a dix ans, ça ne vous rappelle rien?
Le match du titre (avec l’OM), bien sûr. On avait passé une soirée extraordinaire, contre une belle équipe de Rennes qui nous avait donné du fil à retordre. Mais on avait réussi à gagner malgré une météo très compliquée. On avait réussi à offrir le titre aux Marseillais. Quand je revois les images de mon but ça me fait encore des frissons, ça me met une boule au ventre. Voir les filets trembler, c’était un soulagement pour moi, un moment que je n’oublierai jamais.
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