Avec d’un côté une équipe obligée de gagner pour lancer sa saison et de l’autre une formation en pleine confiance, le 123e derby de l’histoire entre Saint-Etienne et Lyon s’annonce bouillant ce dimanche (20h45). Focus sur quelques dates et chiffres marquants de ce classique du championnat de France.
Ce jour-là, Frédéric Woehl est déchaîné. Rien ne l’arrête. Cet attaquant alsacien, que tout le monde surnomme « Fritz », ne le sait pas encore mais il est en train d’entrer dans l’histoire de son club, fondé à peine un an plus tôt. Nous sommes le 28 octobre 1951 et le capitaine de l’OL se balade au stade de Gerland. Poussé par 17.000 spectateurs, il signe un triplé et mène son équipe vers la victoire contre Saint-Etienne (4-2) lors de cette onzième journée de D1. Ce succès n’empêchera pas Lyon d’être relégué en fin de saison mais un derby est né.
Soixante-dix ans plus tard, la tension est toujours aussi brûlante et la rivalité bien tenace entre les deux clubs. C’est à Geoffroy-Guichard que se tiendra dimanche soir (20h45), en clôture de la neuvième journée de Ligue 1, le 123e derby de Rhône-Alpes. Avec un bilan légèrement en faveur des Gones : 45 victoires contre 44 pour l’ASSE, et 33 nuls toutes compétitions confondues.
En allant s’imposer 5-0 dans le Chaudron la saison dernière, Lyon était repassé devant au niveau des derbies gagnés pour la première fois depuis le 22 janvier 1956. Depuis, Saint-Etienne a assuré son maintien en terminant à une anonyme 11e place, avant d’aussitôt replonger. Avec seulement 3 points pris et 0 victoire au compteur, les Verts pointent aujourd’hui à la dernière place et tous les regards se tournent vers Claude Puel, dont le discours passe de plus en plus difficilement au sein du vestiaire. Ils n’avaient plus connu un début de saison aussi galère depuis les saisons 1952-53 et 1988-89. Un motif d’espoir, tout de même : ils avaient à chaque fois réussi à se maintenir. Côté lyonnais, la dynamique est bien différente. Après un temps d’adaptation, Houssem Aouar et sa bande semblent avoir trouvé leurs marques avec Peter Bosz.
Le coup franc de Benzema, la tête de Beric…
Ils n’ont perdu qu’un seul de leurs huit derniers matchs (2-1 contre Paris) et viennent tranquillement de coller un 3-0 aux Danois de Brondby en Ligue Europa. Forcément, sur le papier, ce derby apparaît très déséquilibré. Mais la place au classement et l’état de forme ne se reflètent pas toujours au tableau d’affichage dans ces matchs si particuliers. Certains se rappelleront des scores mémorables. Un premier exemple : le 25 octobre 1964, Saint-Etienne, alors champion de France en titre, est dernier et n’a pas gagné une seule fois lors de ses neuf premiers matchs. Cela n’empêche pas Lyon de se prendre un cinglant 6-0. Autre exemple : le 27 janvier 2008, l’OL est en tête alors que son rival stéphanois ne compte que trois points d’avance sur la zone de relégation. Tout le monde s’attend à une partie à sens unique, mais il faut un éclair d’un certain Karim Benzema sur coup franc dans le temps additionnel pour éviter aux Gones une sacrée contre-performance (1-1).
Et puis, impossible de ne pas mentionner le 6 octobre 2019. La formation de Puel est lanterne rouge à l’heure d’accueillir les joueurs de Sylvinho. Résultat : une victoire 1-0 arrachée au bout du suspense. Ce succès reste le dernier des Verts dans le derby. Et comme il y a deux ans, ils auraient bien besoin de l’emporter chez eux pour respirer un peu mieux. Problème, Robert Beric n’est plus là pour claquer une tête victorieuse à Geoffroy-Guichard…
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