Lanterne rouge de Ligue 1 après huit journées, l’ASSE aborde le derby contre l’OL, dimanche prochain, dans une situation extrêmement préoccupante. Car outre les résultats, le club semble en crise à tous les étages.

Trois nuls pour commencer, et puis cette terrible série de cinq défaites consécutives, la dernière samedi contre Nice (0-3), à domicile. Incapable de gagner le moindre match depuis le début de la saison, Saint-Etienne se retrouve lanterne rouge de Ligue 1 après huit journées, et avant de recevoir le rival lyonnais, dimanche soir à Geoffroy-Guichard. Et bien que le derby ne soit pas un match comme les autres, rien, aujourd’hui, n’incite à l’optimisme dans le Forez.

Un effectif jeune et relativement faible

Si l’ASSE est confrontée à bien des problèmes actuellement, les joueurs ont évidemment leur part de responsabilité dans la crise actuelle, au moins pour la partie résultats. C’est simple: depuis la première journée, les Verts ne montrent quasiment rien d’intéressant. A la rue défensivement, avec 17 buts encaissés, Sainté affiche en outre la plus mauvaise attaque du championnat, avec 7 buts marqués. Et son meilleur réalisateur, Wahbi Khazri (3 buts), est un ancien joueur « placardisé » par Claude Puel.

Le Tunisien (30 ans) a au moins l’expérience pour lui, une qualité qui fait cruellement défaut au reste de l’effectif. Car Saint-Etienne, s’il a laissé partir cet été Kévin Monnet-Paquet, Mathieu Debuchy, ou Jessy Moulin, n’a attiré en sens inverse que le méconnu Uruguayen Ignacio Ramirez.

Bref, son effectif est jeune, tendre, voire franchement faible dans certains secteurs. Le vestiaire, qui admet lui-même son manque d’expérience et peine à se fédérer, ne semble pas avoir les qualités mentales pour se révolter. Mais le veut-il vraiment dans le contexte actuel ?

Si besoin, les Verts peuvent se rassurer en se disant qu’ils se sont maintenus les deux autres fois où ils ont pris un aussi mauvais départ (1952-1953 et 1988-1989). Sauf que le football n’est pas toujours une histoire de répétitions…

Claude Puel dans la tourmente

Depuis son arrivée sur le banc des Verts en octobre 2019, Claude Puel a traversé plusieurs zones de turbulences, en réussissant à chaque fois à redresser l’appareil, tant bien que mal. Mais cette fois, le Castrais semble à cours de ressorts. Et il a forcément entendu, samedi, le public de Geoffroy-Guichard demander sa démission.

Isolé au sein du club depuis le départ de Xavier Thuilot en début d’année, le technicien l’est aussi dans le vestiaire. Son discours passe de plus en plus difficilement auprès du groupe, qui ne comprend plus ses choix tactiques et ses changements de dispositif. Et qui n’oublie pas, non plus, comment le coach a fracturé l’effectif en voulant se séparer des « cadres » après son arrivée, parfois de manière assez brutale. A la mi-temps du match contre Nice, Denis Bouanga lui a d’ailleurs tenu tête.

Homme de caractère, habituellement combatif, Puel avait surpris en annonçant, dès le mois de juillet, un exercice 2021-2022 pour le moins compliqué. « On ne cache pas qu’il reste une saison difficile, lâchait-il au Progrès. En juillet 2022, une nouvelle page va s’ouvrir pour l’ASSE avec des possibilités d’investissement parce qu’on aura rétabli les équilibres financiers. Jusque-là, il va falloir se battre sans possibilité d’un recrutement digne de ce nom, c’est assumé. » Pour la motivation, on a connu mieux.

Victorieux face à l’OL il y a presque deux ans pour son premier match avec les Verts, l’ancien entraîneur de Leicester avait alors « causé » le départ de Sylvinho. Prendra-t-il à son tour la porte en cas de défaite contre Lyon le week-end prochain ? Si le revers est lourd, c’est une possibilité. Mais selon nos informations, aucune démarche n’a encore été entreprise en ce sens à l’ASSE. Il faut dire aussi qu’un licenciement coûterait cher, dans la mesure où le technicien touche 225.000 euros nets par mois, et qu’il lui reste encore neuf mois de contrat.

En attendant, Puel espère quand même casser la spirale négative face à la bande de Peter Bosz. « Ce n’est pas un match de championnat, c’est autre chose, une rivalité, a-t-il lancé ce week-end. C’est un match à part dans la saison, le meilleur moyen d’avoir cette étincelle et de repartir de l’avant. Je pense qu’il vient à point. »

Une vente qui stagne

L’autre problème de Saint-Etienne, le principal, peut-être, c’est évidemment le dossier de la vente. Ou de la non-vente, c’est selon. Via une lettre ouverte publiée dans la presse, les co-présidents Bernard Caïazzo et Roland Romeyer avaient « officialisé » mi-avril leur volonté de céder le club. Et fin mai, le second s’était voulu confiant sur ce sujet. « Au premier juillet, il y aura du nouveau », promettait-il sur RMC.

Le premier juillet est passé, le premier août aussi, comme le premier septembre. Et l’AS Saint-Etienne n’a toujours pas de nouveau propriétaire, ce qui pèse énormément sur l’ambiance générale. « Ce n’est pas possible d’être à fond avec autant d’incertitudes, c’est palpable », confie-t-on en interne.

Si les noms d’Olivier Markarian et du prince cambodgien Norodom Ravichak ont circulé, aucun projet présenté n’est considéré comme sérieux à l’heure actuelle. Un autre dossier de reprise pourrait-il sortir du bois à la surprise générale ? C’est une rumeur dans le Forez. Reste qu’aujourd’hui, Caïazzo ne facilite pas les choses…

Là où Romeyer veut réellement vendre – du moment que le nouveau projet semble solide – et a d’ailleurs quitté son bureau de l’Etrat, Caïazzo espère avant tout tirer une très jolie somme de l’opération, et aimerait en plus garder un pied au club, ou du moins dans le monde du foot. Autant dire que les Verts ne sont pas encore sortis d’affaire.

C.C. avec E.J.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1/asse-joueurs-dans-le-dur-entraineur-menace-vente-qui-stagne-c-est-la-crise-a-tous-les-etages_AV-202109270484.html

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