Jacques Pauly, un ovni tourne autour des Verts
Ce lundi à Saint-Etienne Jacques Pauly a convoqué une conférence de presse afin de parler de ses déboires avec le système financier et judiciaire, et évoquer aussi son concept X3 ainsi que ses velléités d’acquérir l’ASSE. Mais les enseignements ont finalement été rares lors d’une conférence de presse souvent confuse, parfois lunaire. Pour planter le décor il faut imaginer une modeste salle de conférence d’un hôtel stéphanois, et un Jacques Pauly expliquant ses souhaits, ses déboires et parfois ses rancœurs en exhibant à bout de bras des documents attestant de sa bonne foi et de son bon droit.
A sa droite, Laurent Roussey ancien entraîneur de l’ASSE et ancien international, censé être la caution sportive du projet, semblait quelque peu engoncé dans un rôle d’assistant PowerPoint. A la gauche de Pauly, deux entrepreneurs stéphanois aux références solides. Dans l’assistance, des journalistes, un huissier mandaté par l’ASSE et Adao Carvalho, l’homme d’affaire qui se bat devant la justice depuis plus de 10 ans pour faire valoir sa propriété (supposée) sur 50 % des parts détenus par Roland Romeyer dans l’ASSE.
Le volet financier : 400 Millions d’euros annoncés mais évaporés
Jacques Pauly affirme avoir en 2009 proposé à Roland Romeyer un projet d’entrée dans le capital à hauteur de 40% des parts, ne laissant à Roland Romeyer et à Bernard Caïazzo que 30% chacun et un statut minoritaire. Mais sans donner le détail des évènements, Pauly affirme que Roland Romeyer n’a pas tenu parole. Jacques Pauly aurait dans les mois qui ont suivi cet accord versé 400 millions au crédit agricole de Saint-Etienne sous la forme de garanties bancaires (il ne s’agit pas d’argent sonnant et trébuchant, mais bien de garanties financières basé sur la spéculation du marché).
Sans savoir, là non plus, comment le compte en question aurait été ouvert à Aurec-sur-Loire (petite ville proche de Saint-Etienne), dans une agence crédit agricole de taille modeste, par rapport à l’ampleur de la somme. Depuis Pauly se dit lésé. En effet, ces 400 millions se seraient évanouis dans la nature sans que le système bancaire, ni judiciaire (deux plaintes ont été déposées) ne permettent à cet homme d’affaires de retrouver cette somme. En conséquence, même si la volonté d’acheter peut être réelle, la faisabilité, elle, semble nettement plus incertaine.
Le projet : une idée illuminée… ou une illusion
Le projet de Jacques Pauly s’appelle X3. C’est un projet qui ne comprend pas que le volet football, c’est un concept philanthropique. Ainsi, Jacques Pauly, qui se fait aussi appeler Jason (en référence à Jason et les Argonautes de la mythologie grecque – beaucoup de ses associations ou montages portent le nom des argonautes) n’hésite pas à se présenter comme étant le créateur du « capitalisme social ». La philosophie du projet est « la fusion de contraire » poussant dans sa présentation jusqu’à qualifier ceux qui se rangeaient à ses côtés de « ceux qui se battent pour le bien contre la mal ».
Le projet semble utopique mais Pauly l’assure réalisable, affirmant avoir reçu le soutien d’économistes et de scientifiques de Moscou, de la silicon Valley ou de Bichkek (Kirghizistan, un pays qui revient souvent dans son exposé) Bref, on est bien loin du football et plus proche d’une d’idéologie sociale et économique. Difficile pour l’heure donc d’accorder beaucoup de crédit à cette volonté de rachat de l’ASSE. L’épisode Pauly ne restera probablement aux yeux de la direction du club stéphanois -qui n’a pas réagi- qu’un simple épisode anecdotique.
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