Un ancien Lyonnais et un ancien Stéphanois sont compatibles, tout à fait aptes à jouer ensemble. Et l’alchimie peut naître. « Il était à Lyon quand j’étais à Saint-Etienne, rappelait Pierre-Emerick Aubameyang en avril dernier sur le site officiel d’Arsenal. C’est un joueur que j’apprécie, il a été bon envers moi quand je suis arrivé, c’est une bonne personne, c’est quelqu’un de positif. Je n’étais pas sûr de lui à 100% à mon arrivée parce je ne m’entendais pas bien avec certains joueurs de Lyon. »
Recruté l’an dernier pour 60 millions d’euros bonus inclus – à l’époque le record du club – Alexandre Lacazette s’était vu mettre dans les pattes un concurrent l’hiver dernier, avec l’arrivée de Pierre-Emerick Aubameyang en provenance de Dortmund. Record battu côté indemnités de transfert (plus de 63 millions d’euros) et un casse-tête: va-t-il falloir choisir entre les deux joueurs, ces deux pointes annoncées qui prétendent à une place dans l’axe? Surtout que l’attaquant gabonais rechignait à l’idée de prendre l’aile au Borussia…
Première cohabitation dans le onze de départ en avril dernier
AFP –
Une blessure du Français au genou avait un temps repoussé l’échéance du choix. En avril, Arsène Wenger prouvait la finalité de son plan en alignant les deux hommes ensemble. Dans un 4-3-3 mis en place face à Newcastle, leur association avait fait mouche dès la 14e minute, avec un but de l’ancien Lyonnais sur un service de l’ancien Stéphanois. Le Gabonais évoluait sur l’aile gauche, son coéquipier dans l’axe. C’est la formule pour laquelle devrait encore opter Unai Emery ce dimanche, face à Manchester City (17h sur RMC Sport), pour le début de sa saison.
Rendons à César ce qui lui appartient, les plans avaient été initiés par Arsène Wenger. Le technicien français, qui a quitté un poste qu’il occupait depuis 22 ans, a d’ailleurs laissé à son successeur une situation offensive plutôt saine, avec les prémices d’un quatuor Özil-Aubameyang-Mkhitaryan-Lacazette qui pourrait s’avérer un schéma possible pour Unai Emery. Même si celui-ci préfère généralement un 4-1-4-1 qui, selon ses dires dans une interview en mai dernier à Marti Perarnau, auteur de Pep Confidential, « facilite le type de pressing » qu’il souhaite mettre en place.
Complice, même en dehors du terrain
S’il semble relativement peu probable qu’Unai Emery opte pour le 4-4-2 avec les deux buteurs sur la même ligne, le technicien basque devrait avoir du mal à se priver de l’association de ses deux atouts. D’autant que l’entente semble réelle entre les deux hommes, sur le terrain mais aussi en dehors… comme le montrent régulièrement leurs stories Instagram. Une complicité facilitée par une compréhension totale entre les deux joueurs, langue de Molière oblige. « Je n’ai jamais dit que l’arrivée d’Aubameyang était mauvaise pour moi, assurait l’ancien Lyonnais après l’amical contre le PSG. C’est seulement une partie de la presse qui l’a dit. J’étais heureux à l’idée de jouer avec lui, je ne le voyais pas comme un rival mais comme un coéquipier. Dès le départ, j’étais heureux qu’il vienne. »
Côté statistiques, les deux attaquants ne sont pas si éloignés. Selon les données de Sky Sports basées sur la saison dernière, Lacazette tire en moyenne 2,8 fois par tranche de 90 minutes, contre 2,6 pour Aubameyang. Sur la même durée, le Français crée 1,5 chance, contre 1,1 pour son homologue gabonais. Il est également plus passeur (29,4 passes par matches) que l’ancien joueur de Dortmund (27).
Aubameyang pour libérer de l’espace à Lacazette
Leur duo peut faire des étincelles… au point de mener Arsenal de nouveau vers les sommets? Ancien joueur des Gunners, Charlie Nicholas se risque même à parier sur un Alexandre Lacazette meilleur buteur à l’issue de la saison… grâce à l’aide de son coéquipier. « Je vais me tourner vers mon ancien club en disant que Lacazette a une chance, estime le consultant Sky Sports. Pierre-Emerick Aubameyang va lui créer plus d’espace. Ils peuvent se remplacer l’un l’autre à l’extérieur mais je les vois plutôt débuter ensemble. Et Lacazette est un très bon joueur techniquement donc je parie sur lui. »
Meilleur buteur de Bundesliga en 2016-2017 avec 31 buts au compteur, Pierre-Emerick Aubameyang pourrait pourtant prétendre à la pointe de l’attaque. Sauf que le Français a des arguments. « Il se passe quelque chose dans les mouvements de Lacazette au poste de numéro 9, saluait il y a quatre mois Thierry Henry sur Sky Sports. Et il est évident qu’avec sa vitesse, Aubameyang peut prendre de court l’arrière-droit adverse, voire revenir sur son pied droit pour finir. » Deux profils complémentaires, avec un Lacazette plus dans une attaque en zone et précieux en point d’appui et un Aubameyang dans le mouvement et la pointe de vitesse, capable de centrer ou de repiquer dans l’axe.
Beaucoup d’options tactiques possibles
S’il veut effectivement aligner les deux joueurs ensemble, Unai Emery fait face à plusieurs hypothèses, outre un 4-4-2 qu’il n’affectionne pas ou un traditionnel 4-3-3. La plus offensive consisterait en un 4-2-2-2 ou 4-2-4, avec un duo Xhaka-Torreira devant la défense et des Henrikh Mkhitaryan et Mesut Özil plus haut et sur les côtés. Le schéma le plus logique serait toutefois un 4-2-3-1, en laissant Lacazette seul en pointe, devant un trio Aubameyang-Özil-Mkhitaryan.
Pour faire dans l’originalité il serait possible d’oser un 3-4-2-1 avec un milieu renforcé, un duo Lacazette-Mkhitaryan (ou Özil) derrière un Aubameyang en pointe. Une solution qui ferait reculer le Français en position de quasi meneur de jeu. « C’est un très très bon joueur, il pourrait jouer numéro 10, estimait il y a quelques mois l’assistant d’Arsène Wenger, Steve Bould, resté adjoint depuis. Ce n’est pas seulement un buteur, il peut jouer. » Et faire le jeu. Beaucoup de solutions donc pour les faire jouer ensemble. Emery aurait tort de s’en priver.
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