Par sa simplicité, ses convictions écologistes assumées et son engagement politique hérité de sa grand-mère communiste, Thomas Monconduit est assurément l’un des joueurs les plus éloignés des stéréotypes qui collent aux footballeurs. Proche du député François Ruffin (La France Insoumise), le milieu d’Amiens a livré son regard sur le mouvement des gilets jaunes dans un entretien accordé ce samedi à L’Equipe.
« Les gilets jaunes, je les soutiens. Leur combat est légitime même si parfois j’ai l’impression que chacun revendique ses propres trucs. Mais je pense que la vraie problématique pour demain n’est pas politique, mais écologique. Ça ne sert à rien de se battre pour le pouvoir d’achat si dans cinquante ans on meurt tous car on ne peut plus vivre sur notre planète », avance-t-il.
« A Amiens, les gens me laissent tranquille »
« Mais je suis bien conscient que je dis ça parce que j’ai la chance de très bien gagner ma vie. Les gilets jaunes, eux, voient leur bien-être avant tout, ce que je comprends tout à fait », précise Monconduit, qui ne se sent pas « coupé du monde » malgré son statut de football professionnel.
« Je vis dans un appartement situé dans le centre-ville d’Amiens, je fais mes courses au Biocoop. Je me déplace souvent à vélo ou sinon je roule en Peugeot 106. Je ne vois pas l’intérêt d’acheter une grosse voiture alors que j’habite à 800m du centre d’entraînement », détaille celui qui n’exclut pas d’évoluer un jour « dans un club de Ligue 1 mieux classé » qu’Amiens, actuel 17e, mais pas dans « un très grand club ». « Ça n’arrivera pas. Je suis bien conscient de mes qualités et de mes défauts », assure-t-il.
« Je ne supporterais pas d’être très médiatisé »
Mais si l’OL, à titre d’exemple, le contacte? « Je n’irais pas, ça ne marcherait pas. J’en ai discuté avec le coach (Christophe Pélissier) la semaine dernière. Il m’a dit qu’en fin de carrière, il ne faudrait pas que je me dise: ‘Je n’ai pas fait tout ce qu’il fallait pour rejoindre un jour un grand club.’ Je mets tout en place pour être le plus performant possible, mais rejoindre un grand club ne m’intéresse pas car je ne supporterais pas d’être très médiatisé », appuie Monconduit, qui ne cherche pas la lumière.
« Si je jouais à Lyon ou Paris, cela signifierait que je ne pourrais pas aller au resto tranquillement ou faire des courses. Je resterais enfermé chez moi, ce serait impossible. Je suis très heureux avec ma vie actuelle. A Amiens, les gens me laissent tranquille », insiste Monconduit. Un discours assez rare dans le milieu du foot.
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