Mis en cause pour des affaires d’agressions sexuelles, après la diffusion sur Canal + du documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis journaliste », Pierre Ménès est venu s’exprimer ce lundi dans l’émission Touche pas à mon poste sur C8. En faisant son mea-culpa et en expliquant « freiner » son comportement envers les femmes aujourd’hui.
C’est une affaire qui fait énormément de bruit ces dernières heures. Depuis la diffusion du documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis journaliste », dimanche sur Canal +, Pierre Ménès est au centre de nombreuses critiques. Plusieurs hashtags ont même été lancés sur les réseaux sociaux pour réclamer la démission du journaliste de la chaîne cryptée. En cause? Le choix de Canal + de couper au montage une séquence dans laquelle Pierre Ménès répondait à Marie Portolano, qui l’accusait d’avoir soulevé sa jupe sur le plateau du Canal Football Club il y a quelques années.
Beaucoup y ont vu une volonté de protéger le chroniqueur vedette de 57 ans. Dans la foulée, d’anciennes séquences sont ressorties sur la toile, comme celle où il embrasse de force Isabelle Moreau (toujours au CFC) ou Francesca Antoniotti (dans Touche pas à mon sport sur D8). De quoi faire réagir le ministère de l’Intérieur et Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté.
« Je suis l’homme à abattre »
Face au tollé, Pierre Ménès a décidé de venir s’expliquer dans l’émission « Touche pas à mon poste », ce lundi sur C8 (une chaîne du groupe Canal +). Le show présenté par Cyril Hanouna a diffusé la fameuse séquence du documentaire coupée au montage, avant de donner la parole au journaliste.
« C’est horrible pour moi et ma femme, qui se fait insulter. Il y a une déferlante de haine, de menace de morts. A base de: ‘Rends tes organes’, a confié Pierre Ménès. Je suis connu, je suis clivant. Je suis le chronique n°1 de l’émission n°1 sur le foot, je suis l’homme à abattre ( …) Après, je ne l’ai peut-être pas volé (…) Quelque part, je le mérite un peu. Parce que les images sont aujourd’hui choquantes. Je ne peux pas comprendre les insultes et les menaces de mort. Mais je comprends qu’on me critique, même de manière violente. Les gens ont raison d’être en colère, de m’en vouloir. »
« Je n’étais pas dans mon état normal »
Interrogé sur les accusations de Marie Portolano, le chroniqueur du Canal Football Club a assuré ne se souvenir de rien. « Dans cette séquence (celle coupée au montage, ndlr), je dis une seule connerie, c’est que je le referai. Quand Marie m’assène cette histoire de jupe, je suis estomaqué. Les faits remontent au 28 août 2016. C’était ma dernière émission avant que je tombe malade et que je disparaisse des écrans. Je pense que je n’étais pas dans mon état normal. J’avais le masque de la mort (…) On n’en a jamais reparlé avec Marie. Je l’ai découvert lors du tournage. J’ai essayé de fouiller un peu dans ma mémoire et de retrouver cette séquence, ce que je n’arrive pas encore à faire aujourd’hui (…) Je n’ai pas demandé à ce que la séquence ne soit pas diffusée. Je n’ai pas été choqué par son contenu. »
Au moment d’évoquer les baisers forcés à Isabelle Moreau et Francesca Antoniotti, présente en face de lui sur le plateau de Cyril Hanouna, Pierre Ménès a évoqué le changement des mentalités. En regrettant de ne plus pouvoir agir comme avant. « Tout ce qu’on me reproche, le baiser à Isabelle Moreau pour la 100e du CFC, ça date. C’était il y a dix ans. A l’époque, tout le plateau est hilare, le public applaudit. Quand je vois la scène avec Francesca, je ne referais plus ça. Le monde a changé, c’est « Me too », on ne peut plus rien dire, on ne plus rien faire. Si on ne peut plus chambrer une femme, c’est insupportable. »
« Ce que je pouvais me permettre il y a cinq ou dix ans, je ne peux plus le faire »
Le consultant sportif a tout de même fait son mea culpa pour l’ensemble de son œuvre, conscient d’avoir pu choquer avec son comportement déplacé. « Pour tout ce qui s’est passé, j’ai de profonds regrets. Pour Francesca, Isabelle et Marie. (…) Ma vie professionnelle a été jalonnée de filles. Je n’ai jamais eu de problèmes avec personne. C’est pour ça que je regrette l’image que certaines personnes me donnent. Je le vis mal, parce que ce n’est pas moi. Je ne suis pas comme ça et les gens qui me connaissent le savent. Mes proches savent très bien comment je suis. »
Pierre Ménès explique tout de même avoir changé d’attitude au fil des années. « Ma femme me dit de faire attention à mon comportement. Mais j’ai déjà modifié beaucoup de choses depuis un moment (…) Ce que je pouvais me permettre il y a cinq ou dix ans, je ne peux plus le faire. Et je le regrette parce que je me freine (…) J’ai beaucoup changé, ça fait quatre ans et demi. Je suis beaucoup plus économe, apaisé. On ne me reprendra plus jamais à faire des choses comme ça. C’est intolérable en 2021. »
« Entre Canal et moi, c’est une histoire d’amour »
Concernant son rapport avec Canal +, pour qui il travaille depuis 2009, l’ancien journaliste de M6, passé par de nombreuses autres rédactions, assure qu’il n’y a aucun souci: « J’ai une chance inouïe d’être aimé et soutenu par une chaîne qui me l’a prouvé quand j’étais en train de mourir. Entre Canal et moi, c’est une histoire d’amour. Personne ne m’a dit: ‘Va chez Hanouna, sinon tu vas être viré’ ».
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