Renvoyé devant le tribunal correctionnel de Versailles pour « complicité de tentative de chantage » dans le cadre de l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena qui dure depuis 2015, Karim Benzema encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. C’est la peine maximale prévue par le code pénal. « En théorie, le complice d’un chantage encourt la même peine que l’auteur du chantage », affirme Avi Bitton, avocat au barreau de Paris, au micro de RMC.

Il apparaît toutefois peu probable qu’une condamnation aussi lourde soit prononcée, si le footballeur français du Real Madrid est jugé coupable au terme du procès. En principe, le casier judiciaire du prévenu est pris en compte en cas de prononciation d’une peine. 

« Karim Benzema est ce qu’on appelle un primo-délinquant, explique Me Avi Bitton. C’est-à-dire qu’il n’a, a priori, jamais été condamné pour des affaires pénales. Donc il serait très surprenant qu’il soit condamné à une peine de prison ferme. »

« Le risque est professionnel et réputationnel »

Pour l’heure, Karim Benzema est présumé innocent. L’audience va surtout porter sur une partie-clé du dossier, à savoir une discussion survenue pendant un rassemblement de l’équipe de France en octobre 2015. Avant un match amical contre l’Arménie à Nice, Karim Benzema avait évoqué avec Mathieu Valbuena l’existence d’une vidéo intime concernant ce dernier.

« Mathieu Valbuena interprète cette conversation comme une pression. Au contraire, Karim Benzema l’interprète comme une mise en garde, observe Avi Bitton. Ça va être au tribunal, après avoir examiné toutes les parties et toutes les preuves, de déterminer si réellement Karim Benzema s’est rendu complice de ce chantage, ou si au contraire il a voulu aider et prévenir Mathieu Valbuena. »

En cas de culpabilité, Karim Benzema ne devrait pas tant être inquiet pour la gravité de la peine, mais surtout pour les potentielles conséquences sur son image et sur son avenir dans le monde du football. « En réalité, le risque pour lui est professionnel et réputationnel », selon l’expert en droit pénal, qui suppose par exemple qu’une éventuelle reconversion comme entraîneur soit rendue difficile par une issue négative dans ce procès. « Le problème, c’est qu’une condamnation pénale avec sursis reste une déclaration de culpabilité, souligne-t-il. Cela pourrait entraîner des sanctions disciplinaires ».

https://rmcsport.bfmtv.com/football/affaire-de-la-sextape-ce-que-risque-benzema-renvoye-en-proces-2027478.html

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