Le conseil NPA, en association avec l’Observatoire du Sport Business, a souhaité répondre à une question que l’ensemble des fans de sport se pose: à quoi ressemblera le monde de demain? Pour réfléchir à cela, le cabinet a construit un indicateur, le Sport Index, chargé de suivre 472 professionnels du sport, des médias, de la communication et du sponsoring et d’observer leur ressenti sur l’avenir.

Le sport aurait dû reprendre, il reprendra mais avec de lourdes conséquences

Premier point, et non des moindres, les sondés estiment, à 46%, que la saison sportive n’aurait pas dû s’arrêter. Tout aurait pu être fait, notamment auprès des pouvoirs publics, pour reprendre les championnats, dont la Ligue 1 et la Ligue 2. Et que cette décision aura des conséquences importantes.

Ils sont néanmoins une immense majorité (88%) à croire à une reprise effective en septembre, quelle que soit la situation sanitaire, avec des spectateurs dans les stades (41%). Seulement 20% croient à des huis-clos sur toute la saison 2020-2021. Ce point est très important pour eux, puisque les professionnels du secteur sportif sont très réceptifs aux ambiances dans les stades. Plus de la moitié d’entre eux (55%) pensent que les huis-clos auront des effets catastrophiques et durables sur les audiences télévisuelles ainsi que sur la valorisation des contrats de sponsoring.

D’après l’étude, les revenus commerciaux de la Ligue 1, issus du sponsoring et du marketing, devraient être touchés par la crise et subiraient une baisse d’au moins 10% dans les 18 prochains mois. Autres compétitions lourdement impactées, le Tour de France et le Top 14.

Concernant la diffusion des rencontres sportives à la télévision, les conséquences se feront aussi sentir. Selon l’étude, le nombre d’abonnés aux chaînes de télévision payantes devrait diminuer, du fait de la baisse probable du pouvoir d’achat. Néanmoins, cela ne risquerait pas de profiter à la diffusion du sport en clair. Ils sont 48% à penser que les retransmissions resteront payantes et en accès premium.

Quant aux diffuseurs, les sondés estiment que le marché des droits TV, bien qu’il ne pourrait pas continuer à croître, selon 52% d’entre eux, va être bouleversé avec l’arrivée quasi-certaine des GAFA, Google, Amazon, Facebook et Apple. Déjà présent dans les droits du tennis, avec Amazon positionnée sur Roland-Garros, et en Angleterre, avec un lot acquis l’année dernière en Premier League, les géants du web semblent être les futurs acteurs majeurs du sport de demain.

Une super-ligue dans le futur ?

Dans son livre « Le Business des Droits TV », le consultant Pierre Maes suivait ce postulat et avait pronostiqué une arrivée « inéluctable » des GAFA, tant ils présentaient une puissance économique incommensurable – des chiffres d’affaires supérieurs à 80 milliards d’euros – et une volonté d’affirmation et de renommée mondiale.

Il admettait même que cela se fera conjointement avec la création et l’affirmation d’une super-ligue européenne, d’un championnat continental, regroupant uniquement les grandes équipes capables d’attirer la plus grande audience possible, la plus grande manne de consommateurs potentiels.

Le monde du sport va donc changer, dans la prochaine décennie, c’est devenu une quasi-certitude.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/a-quoi-va-ressembler-le-sport-de-demain-une-etude-se-penche-sur-le-sujet-1932734.html

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