Pour lui, ce fut une révolution. Le documentaire inédit diffusé ce vendredi soir sur RMC Sport 1 dans Transversales montre comment Pep Guardiola, l’homme de terrain obsédé du jeu, a dû développer ce qu’il aime le moins dans son métier en arrivant à Manchester City: la communication. Car avant d’arriver en Angleterre, l’ancien milieu de terrain se contentait seulement des points presse imposés.

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« Il avait une façon de faire avec les médias, un dogme hérité de Marcelo Bielsa, l’un de ses mentors, qui disait: pas d’interview individuelle, que des conférences de presse, pour traiter tout le monde de la même façon, sans favoritisme », explique Julien Laurens, correspondant outre-Manche pour RMC Sport.

Un documentaire avec Amazon

Mais à Manchester, il a dû se plier à ces exercices. « Il sait qu’il est la voix du club. C’est une grande responsabilité. Pour Manchester City, c’est un privilège d’avoir un entraîneur de haut niveau, mais aussi un top communicant », explique le directeur sportif du club Txiki Begiristain. « Le club le met en avant, le pousse », acquiesce Julien Laurens.

Dans la pratique, cela aboutit notamment à des interviews menées par l’ancien footballeur Gary Lineker, aujourd’hui populaire consultant, ou encore le chanteur d’Oasis Noel Gallagher, supporter notoire des Skyblues. Mais le changement est radical au point d’autoriser un documentaire d’Amazon (All or Nothing: Manchester City) dans les coulisses du club, y compris les vestiaires. « Il a semblé y prendre goût. Par contre, je pense qu’il en a marre des conférences de presse », ajoute Julien Laurens.

Un « professeur » face aux journalistes

Un constat qui peut s’observer chaque semaine. Face aux journalistes, le Catalan affiche souvent une mine fermée. La faute à des obligations médiatiques conséquentes. Sam Lee, correspondant pour The Athletic, le confirme: « S’il y a un match de Premier League puis de Ligue des Champions ou de Cup, vous pouvez avoir une conférence de presse le vendredi, le samedi après le match, le lundi puis le mardi après le match. Et c’est toujours les mêmes questions, les mêmes sujets ».

« J’adore regarder ses conférences de presse », s’amuse Ian Wright, deuxième meilleur canonnier de l’histoire d’Arsenal. « On dirait un professeur qui s’adresse à des enfants de cinq ans, dans sa manière de répondre aux questions et de regarder les gens », ajoute-t-il.

Il préfère parler tactique

Finalement, Pep Guardiola n’est jamais aussi à l’aise et heureux que lorsqu’on lui parle football et tactique. Julien Momont, journaliste pour RMC Sport, se souvient d’une interview obtenue en janvier 2018: « On a choisi ce jour-là d’explorer vraiment l’aspect tactique de sa vision du jeu ». Face caméra, la légende du Barça devient loquace sans forcer lorsqu’il lui est demandé ce qu’il attend de ses équipes face à un bloc bas, ou quand il développe sur la défense en marquage individuel de Cardiff.

« J’ai senti pendant notre échange qu’il prenait du plaisir à parler du jeu. En tout cas, il n’était pas affable, pas fermé comme dans certaines interview où on lui pose toujours les mêmes questions, poursuit Julien Momont. Quand on termine l’interview, l’attachée de presse vient nous voir pour nous dire que c’était une bonne interview. On a senti que Manchester City était content qu’on ait parlé de ces thématiques. »

https://rmcsport.bfmtv.com/football/comment-guardiola-a-du-changer-sa-communication-en-arrivant-a-manchester-city-1820017.html

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