Les joueurs de la sélection chilienne ont décidé de ne pas disputer leur match amical prévu mardi prochain à Lima face au Pérou, en raison de la crise sociale qui secoue leur pays. « La décision a été adoptée par le groupe après une réunion tenue dans la matinée », a indiqué ce mercredi la Fédération chilienne dans un communiqué. Quelques joueurs, dont certains évoluent à l’étranger, avaient fait part de leurs doutes sur l’opportunité de disputer cette rencontre alors que le Chili traverse une crise sans précédent depuis près d’un mois.
« Il y a une situation difficile et je pense qu’on ne devrait pas jouer par respect pour ce qui se passe dans le pays », a déclaré mardi Charles Aranguiz, taulier de l’équipe nationale (69 sélections) et milieu de terrain du Bayern Leverkusen. Le sélectionneur du Chili, le Colombien Reinaldo Rueda, a immédiatement libéré les joueurs pour qu’ils retournent dans leurs clubs. « La Fédération de football du Chili a communiqué l’information à son homologue péruvienne », est-il précisé dans le communiqué de l’ANFP.
« Je suis avec le peuple », a déclaré Vidal
Plusieurs joueurs de l’équipe chilienne ont manifesté leur soutien aux demandes de réformes sociales portées depuis le 18 octobre par les manifestants, dans la pire crise sociale vécue par le pays depuis le retour de la démocratie en 1990.
« Je suis avec le peuple, il s’est levé et il demande la justice, il faut donc le soutenir au maximum », a expliqué Arturo Vidal, le joueur du Barça, à son arrivée à Santiago. La crise sociale chilienne a également contraint au déplacement à Lima de la finale de la Copa Libertardores 2019 qui devait avoir lieu à Santiago le 23 novembre entre River Plate, tenant du titre, et Flamengo. La semaine dernière, la fédération chilienne avait par ailleurs annulé un autre match amical contre la Bolivie prévu le 15 novembre.
Des dizaines de milliers de manifestants sont une nouvelle fois descendus dans les rues mardi au Chili pour réclamer de profondes réformes sociales au gouvernement, mis sous pression par la persistance des violences. Alors que plus de 80.000 personnes, selon des chiffres officiels, ont défilé pacifiquement à la mi-journée dans le centre de Santiago à l’appel de plusieurs organisations sociales, des incidents violents se sont multipliées dans la soirée dans la capitale et plusieurs villes du pays. Face à cette nouvelle poussée de violences, le président conservateur Sebastian Pinera a annoncé dans un message à la nation depuis le palais de La Moneda le rappel de policiers retraités pour appuyer les forces de l’ordre. https://rmcsport.bfmtv.com/football/les-joueurs-du-chili-refusent-de-jouer-en-amical-a-cause-de-la-crise-sociale-1805452.html