Villas-Boas avait fixé le cap
André Villas-Boas avait donc vu juste en minimisant l’importance du choc face au PSG (défaite 4-0) il y a deux semaines. Critiqué pour ce manque d’entrain, l’entraîneur portugais avait aussitôt rappelé que les matchs suivants face à des concurrents directs importaient plus. Cela a mal débuté avec l’élimination en Coupe de la Ligue contre Monaco. Mais en championnat, les Marseillais ont frappé fort en s’imposant successivement contre Lille (2-1) et Lyon (2-1). Les joueurs ont respecté le plan et sont en avance sur le reste de la troupe, à l’exception du PSG, qui dispute « un autre championnat » avait rappelé Villas-Boas. Depuis sa nomination sur le banc, le technicien ne cesse de rappeler l’objectif de cette saison: une qualification en Ligue des champions. Pour le moment, il est dans les clous.
Quand les tauliers répondent présents, l’OM est fort
André Villas-Boas a très vite compris le contexte économique du club quand il a été intronisé sur le banc l’été dernier. Faute de pouvoir recruter, l’OM dispose d’un effectif limité mais qualitatif. Sur le papier, Marseille conserve l’un des meilleurs onze-types du championnat. Surtout quand les leaders répondent présents à l’instar de Dimitri Payet, face à l’OL, mais aussi Steve Mandanda, de retour à son meilleur niveau, et même Morgan Sanson, souvent critiqué mais excellent dans l’engagement face à l’OL. Avant de vivre vingt minutes terribles en deuxième période, Alvaro Gonzalez avait tranquillisé la défense, bien aidé par Boubacar Kamara, dont le placement au milieu est une belle trouvaille de Villas-Boas.
Un calendrier abordable avant la trêve
L’OM partage un point commun avec le PSG cette saison: celui du plus petit nombre de défaites en Ligue 1 (3). Les hommes de Villas-Boas ont tenu la cadence face à leurs concurrents directs dans la course à la Ligue des champions avec des succès contre Saint-Etienne, Monaco, Lille et Lyon. Ils ont désormais la possibilité d’enchaîner et de terminer fort l’année 2019 avec un calendrier très abordable sur le papier: déplacements à Toulouse, Angers et Metz et réceptions de Brest, Bordeaux et Nîmes. Mais les Marseillais ne doivent pas oublier que deux de leurs défaites, en plus de celle face au PSG, se sont produites face à des adversaires supposés plus faibles (Reims et Amiens). Le tout couplé à l’absence de Coupe d’Europe et une élimination précoce en Coupe de la Ligue qui allègent le calendrier.
Une connexion retrouvée avec le public
Réputé versatile, le public de Vélodrome sait aussi s’enflammer comme jamais. Ce fut le cas dimanche pour cette première victoire dans un très gros choc, depuis celle face à l’OL en 2014. Cette place de dauphin peut enflammer le stade même s’il a déjà grondé cette saison, notamment contre Jordan Amavi.
L’OM reste un dauphin très faible…
L’OM compte le même total de points que la saison dernière à la même époque (22 après 13 journées). L’équipe est même moins performante puisqu’elle affiche une différence de buts négative (-1). Une incongruité pour une formation aussi haut placée dans le tableau. Cela situe le degré d’homogénéité du championnat où aucune hiérarchie ne se dessine. La saison dernière, l’OM était 6e avec le même total. « Nous pouvons toujours atteindre le podium, parce que le classement est comme il est, et dans ces moment-là, heureusement qu’il est comme il est, avait analysé Villas-Boas la semaine dernière. Parce que quand tu as les résultats qu’on a dans le championnat, tu dois être plus haut. »
… et sans profondeur de banc
L’OM va mieux mais cette embellie reste instable autant en raison de l’homogénéité du championnat évoqué précédemment que du manque de profondeur de banc. Marseille se déplacera ainsi à Toulouse sans ses deux défenseurs centraux (Caleta-Car et Alvaro suspendus). André Villas-Boas n’aura pas beaucoup de solutions pour les remplacer et devrait faire redescendre Boubacar Kamara pour l’associer avec le jeune Lucas Perrin. Le Portugais est sur un fil et les finances du club ne devraient pas lui permettre de renforcer son effectif en janvier. L’absence de Coupe d’Europe lui permet de ne pas entrer dans une grande rotation. Il ne peut qu’espérer des joueurs en bonne santé. Pour le moment, il parvient par exemple à pallier la longue absence de Florian Thauvin, qui sera un renfort de choix lors de sa reprise prévue pour la fin 2019 ou le début de l’année 2020.
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